Gaza: bombardements sur Rafah, le Hamas étudie une contre-proposition de trêve israélienne

De la fumée s'élevant de bâtiments dans le nord de la bande de Gaza, après un bombardement de l'armée israélienne, le 25 avril 2024.

Après près de 7 mois de guerre, l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements dans différents secteurs de la bande de Gaza. Le Hamas a annoncé ce samedi étudier une contre-proposition israélienne en vue d’une trêve à Gaza, nouveau développement dans les pourparlers que l’Égypte tente de relancer.

Le 27/04/2024 à 08h23

Après près de 7 mois de guerre, l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements dans différents secteurs de la bande de Gaza. Dans la nuit de vendredi à samedi, des Palestiniens ont fait état de frappes israéliennes près de Rafah qui ont fait des dizaines de morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Israël se prépare à lancer une offensive terrestre sur cette partie du territoire palestinien, en dépit des craintes de la communauté internationale. De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville où s’entassent un million et demi de Palestiniens, en majorité des déplacés qui ont fui les opérations militaires israéliennes, abrités dans des camps de tentes, dans des conditions humanitaires critiques.

Vendredi à la mi-journée, un correspondant de l’AFP a vu des appareils tirer des missiles sur une maison du quartier Al-Rimal de la ville de Gaza, dans le nord du territoire, et les corps d’un homme, d’une femme et d’un enfant être extraits des décombres.

«Un missile, et un autre»

«J’étais assis en train de vendre des cigarettes et soudain un missile est tombé, secouant toute la zone, suivi d’un autre missile, secouant à nouveau la zone. Nous nous sommes précipités pour voir ce qui s’était passé, et nous avons trouvé des victimes, un homme, une femme et une petite fille», a également raconté à l’AFP un témoin.

L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël pilonne sans relâche depuis près de 7 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opérations terrestres de l’armée israélienne ont fait 34.356 morts palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et près de 78.000 blessés, selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé du Hamas.

L’armée israélienne conduit également des opérations militaires en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 486 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.

Relancer les pourparlers

Le mouvement palestinien Hamas a annoncé ce samedi étudier une contre-proposition israélienne en vue d’une trêve à Gaza associée à la libération d’otages, un nouveau développement dans les pourparlers que l’Égypte tente de relancer.

«Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse à notre position qui avait été remise aux médiateurs égyptiens et qataris le 13 avril», a déclaré le N.2 de la branche politique du Hamas pour Gaza, Khalil al-Hayya. «Le mouvement étudiera cette proposition et soumettra sa réponse», a-t-il ajouté dans un communiqué publié tôt samedi.

Le Hamas avait indiqué dans un communiqué le 13 avril avoir remis sa réponse aux médiateurs égyptiens et qataris sur une proposition de trêve avec Israël dans la bande de Gaza, en insistant sur un cessez-le-feu permanent.

«Cessez-le feu permanent» contre «pause»

Sans rejeter explicitement le contenu du projet de trêve, le mouvement palestinien y réaffirmait ses «conditions», soit «un cessez-le-feu permanent», le retrait de l’armée israélienne «de toute la bande de Gaza», «le retour des déplacés dans leurs zones et lieux de résidence» et «l’intensification de l’entrée de l’aide humanitaire».

Or Israël s’oppose à un cessez-le-feu permanent, insistant plutôt sur un arrêt temporaire de plusieurs semaines de ses opérations militaires, pour ensuite mener par exemple une opération terrestre à Rafah, et refuse de se retirer de l’ensemble du territoire.

Les détails de cette contre-proposition n’ont pas filtré, mais la presse israélienne évoquait plus tôt cette semaine la libération possible, dans un premier temps, de 20 otages considérés comme des «cas humanitaires».

Cette contre-proposition intervient alors qu’une délégation égyptienne est arrivée vendredi en Israël pour discuter d’un «cadre global pour un cessez-le-feu» à Gaza, selon le média égyptien Al-Qahera News, qui cite un haut responsable égyptien.

Selon des médias israéliens, la délégation doit tenter de relancer les négociations, au point mort depuis plusieurs semaines, et plaider pour un accord de trêve impliquant la libération de «dizaines» d’otages retenus à Gaza.

La guerre entre Israël et le Hamas sera également au centre des entretiens de hauts diplomates arabes et européens attendus ce week-end à Ryad, en Arabie saoudite, dont les chefs de la diplomatie d’Allemagne et de France.

Liban, Yémen et États-Unis

Le conflit a aussi migré à la frontière entre Israël et le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah, libanais, voire au Yémen, où les rebelles Houthis ciblent une partie du trafic maritime en mer Rouge en soutien à Gaza.

Les Houthis ont revendiqué dans la nuit de vendredi à samedi des attaques ayant endommagé l’Andromeda star, un navire circulant en mer Rouge selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Aux États-Unis, premier allié d’Israël, un large mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise sur les campus des universités aux quatre coins du pays, après être parti il y a plus d’une semaine de l’université Columbia à New York. Il a été par des interventions de la police ou de l’armée, qui ont procédé à des dizaines d’arrestations parmi les étudiants.

Par Le360 (avec AFP)
Le 27/04/2024 à 08h23