Gaza: frappe israélienne sur une école, la Défense civile déplore au moins 90 morts

Une équipe médico-légale examinent une voiture incendiée après une frappe israélienne dans la ville de Sidon, dans le sud du Liban, le 9 août 2024. AFP or licensors

La Défense civile de la bande de Gaza administrée par l’organisation islamiste Hamas a affirmé samedi qu’au moins 90 personnes avaient péri dans une nouvelle frappe israélienne sur une école de la ville de Gaza, deux jours après que deux autres établissements ont été visés.

Le 10/08/2024 à 06h24

L’armée israélienne a affirmé avoir «frappé avec précision des terroristes du Hamas qui officiaient au sein d’un centre de commandement et de contrôle du Hamas placé dans l’école Al-Tabai’een».

La frappe sur «l’école Al-Tabai’een, dans le secteur d’Al-Sahaba à Gaza-Ville», a fait «90 morts et il y a des dizaines de blessés supplémentaires», a indiqué à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. Il avait dans un premier temps fait état de 40 tués et de dizaines de blessés.

Bassal a décrit un «massacre atroce», évoquant des corps en feu. Selon cette source, l’école a été visée à trois reprises et hébergeait «des déplacés palestiniens».

Jeudi, la Défense civile de Gaza avait rapporté que des frappes israéliennes sur deux écoles de Gaza-Ville avaient fait 18 morts. L’armée israélienne avait également affirmé que ces établissements abritaient des centres de commandement du Hamas.

Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza, où l’armée a lancé vendredi une nouvelle opération à Khan Younès, après un appel pressant des pays médiateurs face au risque d’escalade militaire au Moyen-Orient.

L’Iran, qui soutient le Hamas et d’autres groupes armés dans la région, a accusé jeudi Israël de chercher à «étendre» la guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

Après dix mois de guerre, l’armée israélienne continue à combattre le Hamas dans le territoire palestinien, en particulier dans des zones qu’elle avait annoncé contrôler.

L’armée a déclaré vendredi être engagée dans des combats «au sol et souterrains» dans la région de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire réduite en ruines, où des frappes aériennes ont visé «plus de 30 cibles terroristes du Hamas».

Elle avait appelé jeudi la population à évacuer des quartiers de l’est de la ville. Poussés encore une fois sur les routes, des foules de civils ont fui à pied, en voiture, entassées sur des remorques avec matelas et bagages.

«Nous avons été déplacés 15 fois, ça suffit», lance un homme, Mohammed Abdeen. Un autre déplacé, Ahmed Al-Najjar, crie sa colère: «Assez d’humiliation. Arrêtez cette farce

Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a estimé vendredi «qu’au moins 60.000 Palestiniens se sont déplacés vers l’ouest de Khan Younès au cours des 72 dernières heures», après également des ordres d’évacuation dans le nord du territoire.

«Plus de temps à perdre»

La guerre a fait, selon le Hamas, près de 40.000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants a été déplacée, exacerbant les tensions entre d’une part l’Iran et ses alliés, notamment le Hezbollah libanais, et Israël de l’autre.

Les craintes d’un embrasement ont redoublé après l’assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël par l’Iran, et celui, la veille, du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Jeudi, les trois pays médiateurs, Qatar, États-Unis et Égypte, ont appelé à la reprise le 15 août des discussions indirectes en vue d’une trêve, indiquant qu’un accord-cadre était «maintenant sur la table, et qu’il ne manquait que les détails de son application».

Israël a accepté d’envoyer «le 15 août une délégation de négociateurs à l’endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d’un accord», a annoncé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Son ministre de la Défense, Yoav Gallant, a souligné «l’importance de parvenir rapidement à un accord qui garantira le retour des otages» retenus à Gaza.

«Encore beaucoup de travail»

Le Hamas a nommé cette semaine à sa tête Yahya Sinouar, traqué par Israël qui l’accuse d’être l’un des cerveaux de l’attaque du 7 octobre, ce qui fait craindre des négociations encore plus difficiles.

Le chef des forces américaines au Moyen-Orient, le général Erik Kurilla, a entamé vendredi en Israël sa deuxième visite cette semaine, alors que les États-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région.

Le Liban, survolé plusieurs fois ces jours-ci par l’aviation israélienne à basse altitude, reste sur le qui-vive. L’inquiétude règne aussi à Haïfa, la troisième ville d’Israël, à 30 km de la frontière avec le Liban, face à la perspective d’une frappe majeure du Hezbollah.

Les échanges de tirs le long de la frontière, entre Israël et le Hezbollah, sont quasi quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza.

L’attaque des commandos du Hamas dans le sud d’Israël a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza.

Son offensive à Gaza a fait jusqu’à présent 39.699 morts, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.

Par Le360 (avec AFP)
Le 10/08/2024 à 06h24