Dans les premières heures de la journée de mardi, des témoins et des correspondants de l’AFP ont fait état de multiples frappes aériennes de l’armée israélienne dans différents secteurs de Gaza, la défense civile palestinienne dénombrant au moins huit morts dans un bombardement sur un immeuble du camp de Nousseirat (centre). En 24 heures, au moins 82 morts supplémentaires ont été recensés dans l’ensemble du territoire palestinien par le ministère de la Santé du Hamas.
Des frappes ont notamment visé le secteur de Rafah (sud), où près de 1,4 million de Palestiniens s’entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d’échapper aux opérations militaires israéliennes des derniers mois, une partie d’entre eux désormais fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l’Égypte.
Israeli forces use fighter jets, attack helicopters, and tanks to increase the intensity of their attacks across Gaza.
— Al Jazeera English (@AJEnglish) May 14, 2024
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Le 7 mai, l’armée israélienne y a pénétré avec ses chars et s’est emparée du point de passage éponyme, crucial pour l’entrée des convois humanitaires. Elle a aussi lancé des ordres d’évacuation aux civils dont près de 360.000 sont quitté cette zone, selon l’ONU.
À pied, en voitures ou en camionnettes, des Palestiniens ont continué lundi de fuir des secteurs de Rafah, après avoir démonté leurs tentes et emmené leurs affaires. D’autres habitants, restés à Rafah, sont désespérés. «Depuis ce matin, je cherche du pain pour nourrir mes enfants, en vain. Mes enfants sont à la rue et je ne sais pas où les emmener. Rafah est une ville fantôme», raconte Mostafa Dib. «Les boulangeries sont fermées, tous les magasins sont fermés. Nous n’avons ni eau, ni nourriture, rien», souligne un autre habitant, Ahmed al-Tawil.
Les bombardements se multiplient également depuis plusieurs jours à Jabaliya et Gaza-Ville (nord), où l’armée israélienne a également émis des ordres d’évacuation, poussant les Palestiniens à fuir, alors que l’ONU affirme qu’«aucun endroit n’est sûr dans la bande de Gaza».
«On bouge d’un endroit à l’autre mais les bombardements continuent partout», raconte à l’AFP Mahmoud al-Barsh, un Palestinien arrivé de Jabaliya à Gaza-Ville, ravagée après plus de sept mois de frappes israéliennes.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël pilonne sans relâche depuis 7 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opérations terrestres de l’armée israélienne ont fait 35.173 morts palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et plus de 79.000 blessés, selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé du Hamas.
L’armée israélienne conduit également des opérations militaires en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté. Depuis le 7 octobre 2023, plus de 500 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.
Le ministère de la Santé du Hamas a averti que le système de soins à Gaza était sur le point de «s’effondrer» faute de carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux et les ambulances. L’acheminement des aides à Gaza est quasiment bloqué selon l’ONU depuis qu’Israël a fermé la semaine dernière le passage de Rafah, crucial pour l’entrée des convois humanitaires, faisant planer plus que jamais l’ombre de la famine sur l’ensemble de la population de Gaza.