L’armée israélienne a poursuivi ce lundi ses bombardements et raids dans différentes régions de la bande de Gaza. Dans la nuit de dimanche à lundi, trois frappes israéliennes dans la ville de Rafah (sud), ont tué 16 personnes, ont indiqué des sources hospitalières à l’AFP.
Deux autres frappes israéliennes ont aussi fait sept morts à Gaza-ville (centre), et des tirs israéliens ont fait des morts et plusieurs blessés le camp de réfugiés de Nusseirat (centre), d’après l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.
Dans ce contexte, la réponse mouvement palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d’otages.
Une réunion tripartite doit avoir lieu au Caire entre l’Égypte, le Qatar et le Hamas, dont la délégation sera conduite par Khalil Al Hayya, membre de la branche politique du mouvement pour la bande de Gaza et très impliqué dans les négociations, a indiqué à l’AFP un haut responsable du Hamas sous couvert d’anonymat.
Hamas delegation is due to arrive today in Egypt, where it will respond to Israel's latest proposal for a long-sought hostage-release deal and truce in Gaza
— TRT World (@trtworld) April 29, 2024
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«L’atmosphère est positive, sauf nouveaux obstacles posés par Israël», a indiqué à l’AFP un responsable du mouvement islamiste qui a requis l’anonymat. «Aucun problème majeur n’est soulevé dans les observations et demandes que soumettra le Hamas au sujet du contenu de la proposition» lors de cette réunion, a-t-il ajouté.
Il s’agit d’une proposition élaborée par l’Égypte et amendée par Israël. Elle avait été présentée en réponse au Hamas qui, mi-avril, insistait sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, une hypothèse qu’Israël refuse d’envisager.
Les détails de la proposition israélienne n’ont pas filtré mais d’après le site d’information américain Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de «l’établissement d’un calme durable» à Gaza.
La pression interne sur le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cesse de s’accentuer, à l’image d’une nouvelle manifestation, samedi soir, qui a rassemblé à Tel Aviv des milliers de personnes pour exiger la libération des otages enlevés le 7 octobre.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël pilonne sans relâche depuis près de 7 mois la bande de Gaza, qu’il maintient sous blocus depuis 17 ans et sous un siège total depuis le début de la guerre. Les bombardements et les opérations terrestres de l’armée israélienne ont fait 34.488 morts palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, et près de 78.000 blessés, selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé du Hamas.
Israeli forces continued raids across the occupied West Bank overnight, arresting several young Palestinians and destroying roads and farmland, according to Palestinian news agency Wafa.
— Al Jazeera English (@AJEnglish) April 29, 2024
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L’armée israélienne conduit également des opérations militaires en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où le Hamas n’est pas représenté. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 486 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie, et des centaines de personnes ont été «arrêtées» par les forces israéliennes.
Blinken en Arabie saoudite
En tournée au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve, le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé ce lundi en Arabie saoudite, où se tient une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) au sujet du conflit.
Dimanche, lors de ce sommet de deux jours rassemblant de hauts dirigeants arabes et occidentaux à Ryad, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane, a affirmé que «la situation à Gaza est manifestement une catastrophe à tous points de vue, humanitaire, mais aussi un échec total du système politique existant à faire face à la crise».
Invité à l’événement, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé Washington à empêcher l’offensive terrestre qu’Israël prépare contre Rafah, déjà régulièrement bombardée, et où s’entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés.
«L’Amérique est le seul pays capable d’empêcher Israël de commettre ce crime », a déclaré M. Abbas, selon lequel une telle opération, annoncée par les responsables israéliens, serait «le plus grand désastre de l’histoire du peuple palestinien».
«S’il y a un accord (de trêve), nous suspendrons l’opération à Rafah», a cependant déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, samedi à la chaîne israélienne N12. «La libération des otages est une priorité fondamentale pour nous», a-t-il ajouté. «S’il y a une possibilité de conclure un accord, nous le ferons.»
Jetée en construction
Outre les destructions et le très lourd bilan humain à Gaza, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien, où vivent 2,4 millions de personnes. Strictement contrôlée par Israël, l’aide humanitaire entre au compte-gouttes. «Nous devons nous débrouiller avec ce que nous recevons comme aide et conserves», déplore à Rafah Mohamad Sarhan, un déplacé de 48 ans, exprimant le souhait de voir «la guerre s’arrêter et nos souffrances cesser».
Face aux retards et blocages d’Israël concernant la livraison par voie terrestre d’aide humanitaire à Gaza, le président des États-Unis Joe Biden avait annoncé début mars la construction d’un port artificiel.
La jetée en construction à Gaza devrait permettre d’ici «deux à trois semaines» d’acheminer davantage d’aide mais «rien ne peut remplacer les routes terrestres et les camions qui entrent» à Gaza, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby dimanche.
Lors d’un échange téléphonique dimanche, MM. Biden et Netanyahu ont, dans ce domaine, «discuté d’une augmentation de l’acheminement de l’aide humanitaire» à Gaza, «notamment via des préparatifs pour l’ouverture cette semaine de nouveaux points de passage dans le nord» du territoire côtier, selon un communiqué de la Maison Blanche.
L’armée israélienne a indiqué samedi que 25.000 camions d’aide humanitaire étaient entrés dans Gaza depuis le 7 octobre. Le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), avance, lui, le chiffre de 23.000 camions. Les deux chiffres restent loin du rythme normal d’entrée de camions dans la bande de Gaza, qui avoisinait les 500 camions par jour avant la guerre, ce qui correspondrait à plus de 103.000 camions depuis le 7 octobre 2023.