En pleine guerre commerciale entre les États-Unis et le Canada, les chefs de la diplomatie des deux pays ont rendez-vous jeudi au Québec en ouverture des discussions du G7, qui doit se concentrer ensuite sur la question de la trêve ukrainienne. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, et la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, sont convenus d’un tête-à-tête dès 08h00 ce jeudi matin (12h00 GMT).
Marco Rubio est le premier haut responsable du nouveau pouvoir américain à fouler le sol canadien depuis que Donald Trump s’est réinstallé à la Maison Blanche. Ce dernier a fait du Canada, l’un de ses principaux partenaires commerciaux, une de ses cibles de choix, répétant ses ambitions de le voir devenir le «51ème État» américain et le soumettant à de lourds droits de douane.
S’il a concédé qu’il ne pourrait pas éviter le sujet des tensions commerciales lors de sa rencontre avec son homologue canadienne, «ce n’est pas une réunion sur la façon dont nous allons prendre le contrôle du Canada», a insisté le secrétaire d’État mercredi. La question ne sera pas abordée, car la souveraineté du Canada n’est «pas négociable», a répliqué Mélanie Joly.
«Plus proche ami»
Le gouvernement canadien, qui a encore annoncé jeudi matin de nouveaux droits de douane contre certains produits américains en représailles aux décisions de Donald Trump, compte mettre à profit la réunion du club des grands pays industrialisés pour appeler les dirigeants européens à prendre au sérieux les menaces américaines.
«Si les États-Unis peuvent nous faire ça à nous, leur plus proche ami et allié, alors personne n’est à l’abri», avertit la cheffe de la diplomatie canadienne. À Washington, Donald Trump a d’ailleurs promis dans l’après-midi de «répliquer» à la nouvelle série de taxes annoncées pour avril par l’Union européenne quelques heures plus tôt.
Le sujet numéro un du sommet multilatéral doit cependant être l’Ukraine, deux jours après le feu vert de Kiev à la proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours, plus de trois ans après le début du conflit.
La Russie ne s’est pas encore prononcée. «Nous attendons tous avec impatience (sa) réponse», a déclaré Marco Rubio. «La balle est maintenant dans le camp» russe.
«Maintenir l’unité transatlantique»
Des négociateurs américains se rendent «dès maintenant» en Russie, a affirmé mercredi après-midi Donald Trump. Le président républicain, qui s’est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine depuis son retour au pouvoir, «espère» que son homologue russe va accepter la trêve proposée.
Jusque-là tenus à l’écart des négociations, les pays européens comptent insister au G7 des ministres des Affaires étrangères sur ce qu’ils considèrent comme l’élément essentiel d’une paix solide: la mise en place de garanties de sécurité destinées à dissuader la Russie de déclencher un nouvel assaut.
Le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani a appuyé sur l’importance de «maintenir l’unité transatlantique pour parvenir à une paix juste et durable, qui garantisse l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine, et en même temps, la sécurité du continent européen».
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