Les célébrations interviennent au moment où des combats acharnés opposent les forces russes aux soldats ukrainiens dans l’ex-république soviétique, théâtre depuis plus d’un an d’une offensive russe déclenchée selon le Kremlin pour «démilitariser» et «dénazifier» ce pays voisin.
Le président russe se déplacera à Volgograd pour participer aux célébrations, selon le Kremlin.
Considérée comme l’une des plus sanglantes de l’Histoire, avec environ deux millions de morts au total dans les deux camps, la bataille de Stalingrad (1942-1943) a changé le cours du conflit en Union soviétique, démoralisée jusque-là par plusieurs défaites cuisantes.
Elle est toujours glorifiée par la Russie, qui revendique l’héritage de l’Union soviétique, comme l’événement qui sauva l’Europe du nazisme.
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La victoire dans cette bataille prend une importance symbolique accrue à l’approche du premier anniversaire du déclenchement le 24 février 2022 de l’opération russe en Ukraine, où Moscou intensifie ses actions après la prise récente de Soledar, une bourgade de l’est ukrainien, un premier succès pour les forces russes depuis de longs mois et une série de revers.
Le président russe Vladimir Poutine lui-même n’hésite pas à dresser un parallèle entre la résistance contre Hitler et l’offensive en Ukraine.
«Oublier les leçons de l’Histoire conduit à la répétition de terribles tragédies. La preuve en est les crimes contre les civils, le nettoyage ethnique (et) les actions punitives organisées par les néonazis en Ukraine», a-t-il ainsi affirmé vendredi dernier, à l’occasion de la journée internationale des victimes de l’Holocauste. «C’est contre ce mal que nos soldats se battent courageusement», avait-il ajouté.
Ces déclarations ont suscité de vives réactions. La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna les a qualifiées de «consternantes» et «choquantes», et de «provocation indigne» le jour des commémorations de l’Holocauste.
«Importance particulière»
A Volgograd, ex-Stalingrad, ville d’un million d’habitants sur les rives de la Volga, mercredi et jeudi ont été déclarés journées non travaillées.
Cette décision a été prise «compte tenu de l’importance particulière de la défaite des forces nazies dans la bataille de Stalingrad pour la victoire» finale dans la Seconde guerre mondiale, a expliqué l’administration régionale.
A la veille du 80e anniversaire de la victoire à Stalingrad, un buste de Staline a été inauguré à Volgograd, aux côtés de ceux de deux chefs militaires célèbres pour leur rôle dans cette bataille, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski.
Jeudi, un défilé militaire et un concert feront partie des célébrations, alors que des fleurs et des gerbes vont inonder dès le matin le Mamaïev Kourgan, une colline stratégique qui fut l’objet de terribles combats.
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Un mémorial gigantesque dominé par une statue géante de la Mère Patrie, qui fut inauguré sur cette colline en 1967, est depuis des décennies un lieu de pèlerinage pour les Russes souhaitant rendre hommage aux exploits de l’armée et du peuple soviétiques.
La bataille de Stalingrad, déclenchée en juillet 1942, a duré 200 jours et nuits. La ville, transformée en champs de ruines, a été le théâtre de bombardements aériens allemands dévastateurs et de combats de rue d’une violence extrême.
Le 2 février 1943, les troupes du maréchal allemand Friedrich Paulus capitulent, encerclées par l’Armée rouge, cette reddition étant la première de l’armée nazie depuis le début de la guerre.
Entièrement reconstruite sur ordre des autorités soviétiques, Stalingrad a été rebaptisée en Volgograd en 1961, huit ans après la mort de Joseph Staline.
Depuis 2013, selon une décision des élus locaux, la ville «se rebaptise» en Stalingrad six fois par an, notamment le 2 février pour l’anniversaire de la victoire de Stalingrad et le 9 mai, date à laquelle la Russie célèbre la victoire sur l’Allemagne nazie.