«Il n’y a rien de nouveau», «cela fait partie des efforts» du président russe Vladimir Poutine «pour empêcher les alliés de l’Otan de soutenir l’Ukraine», a déclaré Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, commentant les menaces russes d’escalade après que Joe Biden a autorisé Kiev à utiliser des armes américaines dans des attaques de cibles en Russie.
Kharkiv est la cible quasi-quotidienne de bombardements venant principalement du territoire russe, dans le cadre de l’offensive lancée début mai dans la région par Moscou, qui gagne du terrain face à une armée ukrainienne en difficulté. Et une attaque massive de missiles sur Kiev a été lancée dans la nuit de jeudi à vendredi mais tous ont été abattus, selon l’administration militaire de la capitale ukrainienne.
Face à ces événements, le président américain Joe Biden, qui s’y refusait jusqu’ici, a donné jeudi son feu vert pour que l’Ukraine frappe sous certaines conditions des cibles sur le sol russe, dans la région de Kharkiv, a indiqué jeudi un responsable américain.
«Le président a donné pour mission à son équipe de faire en sorte que l’Ukraine puisse utiliser des armes américaines afin de contre-attaquer dans la région de Kharkiv, de manière à riposter lorsque les forces russes les attaquent ou se préparent à les attaquer», a rapporté cette source. Ce responsable, qui a requis l’anonymat, a toutefois ajouté que les Etats-Unis continuaient à s’opposer à des frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe.
«Nouveau cycle d’escalade»
Jens Stoltenberg a minimisé ce vendredi la portée de la décision américaine, en soulignant que des armes occidentales avaient déjà été livrées sans aucune restriction sur leur usage. «Le Royaume-Uni par exemple fournit déjà des missiles Storm Shadow depuis longtemps sans aucune restriction», a-t-il souligné. Une position à laquelle se sont ralliés plusieurs pays, dont la France. Le Kremlin a pour sa part reproché à l’Alliance atlantique de lancer «un nouveau cycle d’escalade».
Le ministre de la Défense allemand, Boris Pistorius, a promis jeudi un nouveau paquet d’aide militaire d’une valeur de 500 millions d’euros à l’Ukraine, dont de «l’artillerie», de la «défense aérienne» et «des drones» pour la reconnaissance et le combat en mer Noire, lors d’une visite à Odessa, ville portuaire du sud de l’Ukraine, où il s’est entretenu avec son homologue Roustem Oumerov.
Mercredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait laissé entendre que les Etats-Unis avaient infléchi leur position en termes de frappes ukrainiennes sur le sol russe. «Alors que les conditions ont changé, alors que le champ de bataille a changé, (…) nous nous sommes adaptés et ajustés et je suis convaincu que nous continuerons de le faire», avait-il dit à la presse lors d’une visite en Moldavie, pays frontalier de l’Ukraine.
De son côté Pékin, qui a assuré ne fournir d’armes à aucune partie dans le conflit, a jugé vendredi «difficile» de «participer» sans une présence russe au sommet international sur l’Ukraine, prévu en Suisse les 15 et 16 juin prochains.