Le président américain Donald Trump a fait part de son énervement le dimanche 30 mars contre son homologue russe Vladimir Poutine, avant de menacer également le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Donald Trump s’est d’abord dit «très énervé» et «furieux» contre le dirigeant russe, réticent à s’engager sur un accord de cessez-le-feu en Ukraine, et a menacé d’imposer de nouvelle taxes sur le pétrole russe, selon une interview téléphonique accordée dimanche à la chaîne NBC.
Donald Trump a cependant modéré son ton dans des déclarations ultérieures le même jour. «J’étais déçu d’une certaine manière», a-t-il déclaré à des journalistes à bord de l’avion présidentiel, notamment à propos de «certaines des choses que (Vladimir Poutine) a dites ces deux derniers jours au sujet de Zelensky, parce qu’il considère que Zelensky n’est pas crédible».
Le président russe avait évoqué vendredi l’idée d’une «administration transitoire» pour l’Ukraine, sous l’égide de l’ONU, afin d’organiser une élection présidentielle «démocratique» dans ce pays, puis négocier un accord de paix avec les nouvelles autorités.
«Il est censé conclure un accord avec lui, qu’il l’aime ou qu’il ne l’aime pas». «Je n’étais donc pas satisfait, mais je pense qu’il sera bon et je ne voudrais certainement pas imposer des droits de douane secondaires à la Russie», a poursuivi le président américain. «J’ai confiance en Poutine et je n’ai aucun doute sur le fait qu’il donnera suite à son intention de conclure un accord de paix», a-t-il conclu.
Donald Trump a ensuite dirigé ses critiques vers le président ukrainien, qu’il accuse de vouloir tourner le dos à un accord sur les minerais ukrainiens que les États-Unis veulent exploiter. «Je vois qu’il essaie de se retirer de l’accord sur les terres rares. Et s’il le fait, il aura des problèmes. De gros, gros problèmes», a-t-il déclaré.
«Nous avons conclu un accord sur les terres rares et maintenant il dit, eh bien, vous savez, je veux renégocier l’accord. Il veut devenir membre de l’Otan. Eh bien, il ne sera jamais membre de l’Otan. Il le comprend. Donc il cherche à renégocier l’accord».
Volodymyr Zelensky avait annoncé vendredi avoir reçu des États-Unis une nouvelle version de l’accord sur les minerais stratégiques d’Ukraine, qui est, selon des médias, très défavorable pour l’Ukraine.
Conditions russes
Après trois ans de guerre, Donald Trump ambitionne de mettre fin au conflit. Il a à cette fin rompu l’isolement diplomatique imposé à Vladimir Poutine par les Occidentaux, et son administration a organisé des pourparlers indirects avec des responsables russes et ukrainiens, qui n’ont cependant abouti à aucune percée concrète.
Sous pression américaine, l’Ukraine avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour 30 jours, rejetée depuis par la Russie. La Russie a consenti à un moratoire sur les sites énergétiques, bien plus limité, mais Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de le violer.
Les deux parties ont adopté le principe d’une trêve en mer Noire, mais Moscou a ensuite posé des conditions, notamment la levée de sanctions par les pays occidentaux, qui ne semble pas pouvoir être admise à court terme par ces derniers.
«Depuis trop longtemps maintenant, la proposition américaine d’un cessez-le-feu inconditionnel est restée sur la table sans réponse adéquate de la Russie», a déclaré samedi soir Volodymyr Zelensky.
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