Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontrera dans l’après-midi de ce jeudi son homologue américain Joe Biden, ainsi que la vice-présidente Kamala Harris, également candidate à la Maison Blanche, au lendemain de l’annonce par Washington de l’envoi de 375 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine.
Et les Etats-Unis ne s’arrêteront pas là. Lors d’une brève entrevue avec le dirigeant ukrainien, la veille en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Joe Biden lui a en effet promis d’augmenter le flux d’aide américaine pour.
Volodymyr Zelensky exposera pour sa part à Washington son «plan de la victoire», qui vise à placer son pays en position de force pour des négociations mettant fin au conflit avec la Russie. Il devrait aussi, une nouvelle fois, plaider pour que les Occidentaux autorisent l’armée ukrainienne à frapper en profondeur le territoire russe, ce dont les Etats-Unis, principal pourvoyeur d’armes de l’Ukraine, n’ont pas voulu entendre parler jusqu’ici.
«Meilleur commercial»
Volodymyr Zelensky sait bien que le soutien à son pays est en grande partie suspendu à l’issue de l’élection présidentielle américaine, le 5 novembre. La course s’annonce serrée entre Kamala Harris, qui a promis en cas de victoire de continuer à aider Kiev, et l’ancien président républicain Donald Trump, qui a fait une critique particulièrement acerbe ces derniers jours du président ukrainien.
«Nous continuons de donner des milliards de dollars à un homme qui refuse de conclure un accord, Zelensky», a dénoncé le candidat républicain mercredi lors d’un meeting de campagne. «Chaque fois qu’il est venu dans notre pays, il est reparti avec 60 milliards de dollars, je pense que c’est le meilleur commercial de la planète», a-t-il ironisé. Une rencontre entre Donald Trump et le dirigeant ukrainien avait été évoquée, mais elle risque de tomber à l’eau, selon la presse américaine.
«Événement de campagne»
Volodymyr Zelensky se rendra également au Capitole, pour des réunions avec plusieurs parlementaires de haut rang, notamment au Sénat, mais pas avec Mike Johnson, le chef républicain de la Chambre des représentants. Soumis dans son hémicycle à de vives pressions d’élus proches de Donald Trump, ce dernier a affirmé avoir un empêchement.
Le ténor conservateur a vivement critiqué la visite effectuée, dimanche dernier, par le dirigeant ukrainien dans une usine d’armement en Pennsylvanie, État qui promet d’être l’un des plus disputés de l’élection présidentielle. Mike Johnson a accusé l’équipe de Volodymyr Zelensky d’avoir, avec ce déplacement, organisé un «événement de campagne» en faveur des démocrates, et a exigé le limogeage de l’ambassadrice ukrainienne aux États-Unis.