«Il est de notre responsabilité de terminer la guerre au plus tôt et de régler nos différends à la table de négociation, pas sur le champ de bataille», a déclaré la ministre indonésienne des Affaires étrangères, Retno Marsudi, en présence de son homologue russe Sergueï Lavrov.
L'effet de la guerre «se fait sentir dans le monde entier, sur l'alimentation, l'énergie et les budgets», a-t-elle souligné. «Et comme toujours, les pays pauvres et en développement sont les plus touchés.»
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Les Etats-Unis, soutenus par une partie de leurs alliés occidentaux, avaient appelé à ce que la Russie soit exclue des forums internationaux.
L'Indonésie, qui veut maintenir une position de neutralité en tant que pays hôte du G20, a cependant confirmé son invitation au ministre des Affaires étrangères russe mais a aussi invité son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, qui doit participer en ligne.
Les chefs de la diplomatie du G20 ont entamé une réunion qui s'annonce tendue avec la participation du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et de son homologue russe qui ne s'étaient pas rencontrés depuis le début de la guerre en Ukraine.
L'invasion russe de l'Ukraine par la Russie et ses répercussions à travers le monde sur l'économie et la géopolitique vont être au centre des discussions, mais la recherche d'un consensus s'annonce difficile et les responsables américain et russe ont prévenu qu'ils ne se rencontreront pas en aparté.
«Cela ne peut clairement pas être ‘business as usual’ en ce qui concerne la participation de la Russie» au G20, a indiqué un responsable américain à l'AFP.
Washington devrait faire campagne au cours de la réunion, qui est un prélude au sommet des chefs d'Etat du G20 en novembre, pour que la Russie soit isolée au maximum sur la scène internationale, notamment auprès des pays en développement comme l'Inde.
Sergueï Lavrov a été montré assis entre ses homologues saoudien et mexicain à l'ouverture de la réunion.
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Cette rencontre est un prélude au sommet des chefs d'Etat qui doit se tenir sur l'île indonésienne en novembre et qui devait être consacré aux moyens d'assurer la reprise mondiale après la pandémie de coronavirus.
Mais l'invasion de l'Ukraine par la Russie a changé les priorités en suscitant un regroupement des Occidentaux pour dénoncer l'offensive et fait s'envoler les prix alimentaires et de l'énergie.
Un départ de la réunion des membres du G7 en protestation à la participation de la Russie n'est pas prévu, selon plusieurs sources diplomatiques.
Mais il n'y aura pas de photo de groupe, contrairement à la tradition, a précisé un responsable indonésien.
Départ britanniqueL'UE refuse que la Russie se serve des réunions du G20 en Indonésie comme d’«une plateforme pour sa propagande» sur le conflit en Ukraine, a averti jeudi la porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
La France s'attend pour sa part à une «rude confrontation» avec la Russie, selon une source diplomatique.
Le front des alliés occidentaux risque cependant d'être mis à mal par le départ précipité de la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss, après l'annonce de la démission de Boris Johnson comme chef du parti conservateur britannique.
Elle a quitté l'île de Bali ce vendredi matin, a confirmé une responsable de l'ambassade britannique à l'AFP.
Le secrétaire d'Etat américain va aussi tenter de rouvrir le dialogue avec Pékin avec des entretiens avec son homologue Wang Yi, prévus samedi après des mois de tensions liés à plusieurs dossiers, dont celui de Taïwan.
Les deux responsables vont discuter des «garde-fous» autour des relations bilatérales, mais vont aussi se pencher sur les possibilités de coopération, a indiqué un responsable américain pour l'Asie de l'Est.
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Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré dès hier, jeudi, son homologue russe pour des discussions dominées par l'Ukraine.
Sergueï Lavrov a affirmé à son homologue chinois que face à «la ligne agressive des Occidentaux», la Russie rencontrait «la compréhension et le soutien d'un nombre croissant» de pays de la communauté internationale.