Le directoire "a décidé une réorientation de grande envergure", incluant des économies de 1,8 milliard d'euros, dont "la suppression de jusqu'à 9.500 emplois en Allemagne, Autriche et dans le monde, dans tous les secteurs d'activité du groupe", a détaillé l'entreprise dans un communiqué.
Trois usines, à Steyr en Autriche ainsi qu'à Plauen et Wittlich en Allemagne, pourraient être fermées, ajoute MAN.
L'objectif de la restructuration est selon le groupe de "pouvoir continuer à investir dans les sujets d'avenir" alors qu'il compte tourner son attention vers les camions connectés, autonomes, électriques ou propulsés à l'hydrogène.
MAN démarrera rapidement les négociations avec les représentants du personnel" sur la restructuration, a précisé le constructeur dans un communiqué, promettant de discuter de solutions "socialement responsables".
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Les représentants des employés ont toutefois déjà annoncé leur opposition au projet pour ses "destructions massives d'emplois", et ils réclament que les licenciements secs soient exclus.
"Il n'est pas possible que des suppressions d'emplois et des fermetures de sites soient la seule solution que le directoire a pu imaginer", dénonce dans un communiqué Saki Stimoniaris, à la tête du comité d'entreprise, qui accuse les dirigeants du groupe de "bricolage" et "d'erreurs graves de gestion".
Au premier semestre, marqué par la pandémie de Covid-19 qui a plongé de vastes pans de l'économie dans une crise sans précédent, MAN a affiché une perte d'exploitation de 423 millions d'euros avec une baisse du chiffre d'affaires de 26% sur un an, à 4,7 milliards. Au deuxième trimestre notamment, les usines du fabricant de bus et camions avaient été en partie fermées.
Mais déjà avant le Covid-19, MAN prévoyait un plan d'économies pour réagir à une baisse de la demande qui s'est simplement accentuée avec la crise sanitaire. Selon des médias allemands, le groupe avait envisagé jusqu'à 6.000 suppressions d'emplois. "La crise du coronavirus n'a qu'aggravé la situation déjà tendue des revenus", explique la filiale de Volkswagen.
Dans son rapport annuel 2019, qui ne prend pas en compte la pandémie, MAN prévoyait déjà une baisse "drastique" de son résultat sous l'effet notamment d'une fonte de 10% à 20% du marché européen.
MAN appartient à 95% à Traton, la branche poids lourds du groupe Volkswagen.