Venu à Rome à l'occasion de la canonisation dimanche de deux religieuses palestiniennes, un évènement pour la très ancienne communauté chrétienne de Terre Sainte, M. Abbas a échangé avec le souverain pontife durant cette audience privée d'une vingtaine de minutes les traditionnels cadeaux dans une atmosphère chaleureuse.Le président palestinien a offert au pape un coffret en nacre contenant un chapelet en bois d'olivier et des reliques des deux futures saintes palestiniennes. Quant au pape François, il a donné à M. Abbas une médaille représentant la figure de l'Ange de la paix, qui "détruit l'esprit mauvais de la guerre", a souligné le pape, ajoutant: "j'ai pensé à vous car vous êtes un ange de paix".
Selon un communiqué diffusé par le Saint-Siège, François et le président Abbas ont évoqué le processus de paix bloqué avec Israëll, les deux hommes souhaitant que les négociations "directes entre les deux parties", Palestiniens et Israël, reprennent afin de trouver une "solution juste et durable au conflit".
Le pape et M. Abbas ont aussi évoqué les "conflits qui affligent le Moyen-Orient". Réaffirmant "l'importance de combattre le terrorisme", ils ont souligné "la nécessité du dialogue inter-religieux", alors que l'islamisme radical de mouvements comme le groupe Etat islamique (EI) est une grave menace pour toute la région du Proche et Moyen-Orient.
Exercice diplomatique délicat
Le Vatican mène un exercice diplomatique délicat entre Israël et les Palestiniens, des communautés catholiques étant implantées de deux côtés dans ce berceau du christianisme qui reste un lieu important de pèlerinage. D'un côté, il veut éviter de froisser Israël et de réveiller les reproches liés au rôle de l'Eglise dans l'histoire de l'antijudaïsme en Europe. Mais il milite aussi pour une solution à deux Etats, pour un statut spécial reconnu à Jérusalem, ville des trois religions monothéistes, et pour les droits des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza.
L'an dernier, le pape avait invité le président Abbas et le président d'Israël, Shimon Peres, à une prière pour la paix dans les Jardins du Vatican. Cette initiative avait été jugée inutile et illusoire par la droite israélienne, et peu prise au sérieux par les Palestiniens les plus radicaux, notamment du Hamas.
Cette prière n'avait pas empêché la violence de se déchaîner peu après avec une offensive de l'armée israélienne contre Gaza.