Le pape François préside les obsèques de son prédécesseur Benoît XVI

Offrande de fleurs au défunt pape émérite Benoît XVI après la messe de requiem dans une église de Malolos, Bulacan, le 5 janvier 2023.

Offrande de fleurs au défunt pape émérite Benoît XVI après la messe de requiem dans une église de Malolos, Bulacan, le 5 janvier 2023. . Photo JAM STA ROSA / AFP

Des dizaines de milliers de personnes sont attendues jeudi matin place Saint-Pierre pour les obsèques du pape émérite Benoît XVI présidées par son successeur François, une première dans l'Histoire récente de l'Eglise.

Le 05/01/2023 à 07h11

La cérémonie -«solennelle mais sobre» selon le Vatican- doit débuter à 09H30 (08H30 GMT), en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, dont le chancelier allemand Olaf Scholz.

De lundi à mercredi, 195.000 fidèles sont venus à la basilique Saint-Pierre se recueillir devant la dépouille du théologien allemand, décédé samedi à 95 ans et dont la renonciation en 2013 avait surpris le monde entier. La préfecture de Rome prévoit pour les funérailles une affluence de 100.000 personnes.

Joseph Ratzinger sera ensuite inhumé, en privé, dans la crypte de la basilique où reposait Jean Paul II jusqu'en 2011, aux côtés de 90 autres papes.

Seules deux délégations, l'Allemagne et l'Italie, ont été officiellement conviées par le Saint-Siège, mais de nombreux responsables politiques, dignitaires religieux et têtes couronnées du monde entier ont confirmé leur présence.

Parmi eux, le roi des Belges Philippe, les présidents italien, polonais et togolais, l'ex reine Sophie d'Espagne ou encore le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Médailles et pièces de monnaie

Le cercueil de Benoît XVI sera transféré à 08H50 (07H50 GMT) de la basilique à la place Saint-Pierre, où sera récitée la prière du rosaire. Suivra une messe d'environ deux heures de rite latin, en plusieurs langues, concélébrée par plus de 4.000 cardinaux, évêques et prêtres.

Joseph Ratzinger ayant renoncé à son ministère avant sa mort, ses funérailles suivront la liturgie réservée aux obsèques des papes, «avec quelques différences», a expliqué le porte-parole du Saint-Siège, Matteo Bruni.

Conformément à la tradition, le cercueil en cyprès dans lequel reposera Benoît XVI contiendra des pièces de monnaie et médailles frappées pendant son pontificat, son pallium (vêtement liturgique) ainsi qu'un texte décrivant brièvement son pontificat, placé dans un cylindre métallique.

Plus d'un millier de journalistes de 30 pays ont été accrédités pour l'évènement et 1.000 policiers mobilisés, ainsi que de nombreux volontaires de la protection civile italienne.

Un tel évènement est une première dans l'Histoire récente de l'Eglise catholique. En 1802, Pie VII avait célébré les obsèques de Pie VI, mort en exil en France trois ans plus tôt, mais ce dernier n'avait pas renoncé à sa charge.

«Humilité»

En Allemagne, la conférence épiscopale a invité les églises du pays à faire retentir leurs cloches à 11H00 (10H00 GMT) en hommage à l'intellectuel bavarois. L'Italie a pour sa part mis les drapeaux en berne sur les bâtiments publics, tandis que le Portugal a décrété une journée de deuil national.

«Pour moi il a été un père, dans la foi et aussi un modèle de dévouement et d'humilité», a confié mercredi à l'AFP Marco Felini, producteur de vin, venu se recueillir devant la dépouille du pape émérite.

La mort de Benoît XVI met un terme à dix ans de cohabitation entre deux hommes en blanc au Vatican, du jamais vu dans l'Histoire deux fois millénaire de l'Eglise.

Brillant professeur de théologie, Joseph Ratzinger, intellectuel réservé peu à l'aise avec les médias et les bains de foule, a été pendant un quart de siècle le strict gardien du dogme de l'Eglise à Rome à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi avant d'être élu pape en 2005.

Son pontificat a été marqué par de multiples crises, à l'image du scandale des Vatileaks en 2012, qui avait mis au jour un vaste réseau de corruption au Vatican.

Il avait été mis en cause début 2022 par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu'il était archevêque de Munich. Il était alors sorti de son silence pour demander «pardon» mais avait assuré n'avoir jamais couvert de pédocriminel.

Le 05/01/2023 à 07h11