La tenue par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de la 31e session du Conseil central palestinien (parlement restreint), dimanche 6 février à Ramallah, a davantage approfondi les divisions et désaccords entre factions palestiniennes.
Et pour cause, la réunion de ce législatif restreint de l’OLP et ses alliés au sein du Fatah a été boycottée par de nombreuses factions palestiniennes.
Dans une déclaration à la presse, rapportée par le site de l’agence palestinienne Sawa, Mohamed El Hindi, responsable des affaires politiques au sein du Jihad islamique, a affirmé que «la tenue du Conseil central palestinien pose de nouveaux obstacles devant les négociations qui étaient prévues en Algérie» entre les différentes factions palestiniennes. Selon ce haut dirigeant du Jihad islamique, «aucun dialogue, ni concertations, ni consensus ne sont plus possibles entre les différents groupes palestiniens, plus que jamais divisés et émiettés» par la décision de l’OLP et les factions qui lui sont alliées.
Ce point de vue est partagé également par l’autre parti islamiste palestinien, le Hamas, mais aussi par le Front populaire de libération de la Palestine.
Il est utile de rappeler à cet égard que la dernière initiative de l’OLP et ses alliés vise en fait à mettre fin à un vide institutionnel, après la démission de l’ancien président du Conseil central palestinien, Salim al-Zanoun, remplacé par Rawhi Fattouh, élu dimanche dernier comme nouveau président de cette institution législative restreinte, où le Hamas et le Jihad ne siègent pas.
En laissant entendre que les négociations inter-palestiniennes en Algérie sont désormais impossibles, du fait de «nouveaux obstacles», qui viennent donc s’ajouter à d’autres, Mohamed El-Hindi a envoyé un message clair au régime algérien: mettre fin à son initiative, annoncée en grande fanfare par le président Abdelmadjid Tebboune, le 6 novembre 2021, sous le nom de «Conférence unificatrice des factions palestiniennes» à Alger.
Après avoir annoncé la tenue d’un sommet de la Ligue arabe, en mars 2022, voici un autre rendez-vous international annoncé par Tebboune qui tombe à l’eau. Cela dévalue la parole du chef de l’Etat algérien qui est devenu un habitué des annonces sans suite. Les engagements de Tebboune, on en entend beaucoup parler, mais on ne les voit jamais. En somme, des arlésiennes en série.
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Aveuglé par la volonté de lustrer l’image internationale du pays, le régime algérien multiplie les maladresses et les faux pas. L’échec de la médiation algérienne en direction des factions palestinienne était d’ailleurs prévisible. Ce terrain-là est une chasse gardée de l’Egypte, pays qui joue historiquement le rôle de médiateur entre les mouvements palestiniens. Le fiasco de la soi-disant visite d’Etat en Egypte du président algérien, les 24 et 25 janvier derniers, s’explique aussi par cette imprudence du régime algérien à vouloir chasser sur les terres égyptiennes.
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Pour pallier cette séquence interminable d’échecs, le régime algérien proclame des victoires diplomatiques fictives. Participe de cet esprit la campagne de désinformation, menée par l’appareil de propagande du régime, l'agence APS, lors du 35e sommet de l’Union africaine qui s’est tenu les 5 et 6 février derniers à Addis-Abeba. La presse algérienne a lancé des hourra sur une prétendue victoire diplomatique ayant trait à la «décision de suspendre la décision prise par le président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat» d’accorder à l’Etat d’Israël le statut d’observateur à l’UA. En réalité, c’est le débat qui a été suspendu et aucune décision n’a encore été prise à ce sujet.
D’ailleurs, interpellée sur son compte Twitter par un journaliste algérien au sujet du «sommet de l’UA qui suspend la décision portant octroi du statut d’observateur à Israël», Ebba Kalondo, porte-parole du président de la Commission de l’Union africaine, répond de façon cinglante: «Faux»! Il n’y a rien à ajouter à la déroute d’un régime qui n’a plus que la désinformation pour proclamer des victoires imaginaires.