Inquiets du devenir des liens transatlantiques et de la pérennité des engagements pris au sein de l'Otan, Angela Merkel, Theresa May, Mariano Rajoy, Matteo Renzi et François Hollande retrouveront le président américain pour la dernière fois avant son départ de la Maison Blanche.
Jaudi, Obama s'est déclaré "prudemment optimiste" sur l'attitude de son successeur, contre qui il avait pourtant mis en garde l'Amérique durant la campagne, soulignant combien la fonction elle-même imposait à celui qui l'occupe une forme d'"exigence"et de cohérence.
Mais il a aussi, dans un avertissement très clair, appelé à ne pas "minimiser" l'importance de l'alliance entre l'Europe et les Etats-Unis.
Obama a aussit rappelé combien l'OtTAN, "pierre angulaire de la politique étrangère américaine depuis près de soixante-dixans", méritait d'être défendue avec vigueur des deux côtés de l'Atlantique.
Celui qui quittera le Bureau ovale le 20 janvier, à l'âge de 55 ans, a exhorté l'Europe à être "forte et unie" dans une période de turbulences et à se montrer plus confiante dans son rôle dans le monde.
"L'Union européenne reste l'un des plus grands succès politique et économique qui soit", a-t-il martelé tout en soulignant que ces avancées devaient être défendues bec et ongles.
La Première ministre britannique Theresa May, qui participera pour la première fois à ce mini-Sommet depuis son arrivée au pouvoir, devrait à cet égard être appelée à expliquer les conditions dans lesquelles elle entend mener à bien la sortie de son pays de l'Union européenne.
"Le Brexit n'est pas au menu des discussions mais le sujet sera certainement abordé au fil des discussions", a souligné son porte-parole.
L'actuel locataire de la Maison Blanche qui avait, en vain, mis tout son poids dans la balance pour éviter cette sortie de l'Union, a une nouvelle fois appelé à Berlin à une transition "en douceur".
Syrie, lutte contre Daech, Ukraine, climat: les six dirigeants devraient profiter de leur rencontre pour aborder les grands dossiers du moment, mais aussi évoquer, entre les lignes, les échéances électorales à venir.
L'une d'elles en particulier sera désormais scrutée à la loupe: la présidentielle française, au printemps 2017, qui désignera le successeur de François Hollande et dans laquelle la candidate d'extrême droite Marine Le Pen devrait jouer les premiers rôles.
Le Brexit, suivi de la victoire surprise du milliardaire populiste aux Etats-Unis, ont en effet galvanisé les partis populistes déjà en plein essor en Europe.
A Athènes comme à Berlin, le président américain sortant a insisté sur la nécessité de mieux prendre en compte les frustrations et peurs des électeurs.
L'augmentation des disparités sociales, associée à une meilleure prise de conscience de leur existence même, est "un mélange explosif", a-t-il mis en garde, exhortant à s'assurer que les bénéfices de la mondialisation "soient partagés plus largement et par plus de monde".
Des cinq leaders européens qui seront présents autour de la table vendredi, seule Angela Merkel était déjà au pouvoir lorsque Barack Obama a été propulsé à la Maison Blanche en 2008 sur un message d'espoir au rythme de "Yes we can".
Huit ans plus tard, les adieux se font dans une atmosphère morose pour le président démocrate qui pensait voir Hillary Clinton lui succéder et cimenter son bilan. Et il n'avait jamais imaginé que Donald Trump, dont il est aussi éloigné que possible politiquement comme humainement, puisse un jour prendre sa place.
M. Obama, qui effectue sa sixième et dernière visite en Allemagne, a promis de revenir, dégagé des obligations de la fonction présidentielle.
"J'ai toujours raté l'Oktoberfest (la gigantesque fête de la bière qui a lieu tous les ans en septembre à Munich), c'est quelque chose qu'il est peut-être mieux que je fasse en tant qu'ancien président", a-t-il lancé jeudi lors d'une conférence à la tonalité par ailleurs plutôt sombre.
"Ce sera plus drôle pour moi".