L’Ukraine dit poursuivre son avancée sans précédent sur le sol russe

Des gardes de sécurité devant un centre pour personnes déplacées à Koursk, le 16 août 2024, suite à l'offensive ukrainienne dans cette région, dans l'ouest de la Russie. AFP or licensors

L’Ukraine a dit poursuivre son avancée dans la région russe de Koursk, assurant vouloir ainsi forcer la Russie à entamer des négociations «équitables». L’armée russe, de son côté, maintient sa pression dans le Donbass ukrainien.

Le 17/08/2024 à 07h19

L’Ukraine a affirmé vendredi poursuivre son avancée sans précédent dans la région russe de Koursk, assurant vouloir forcer la Russie à entamer des négociations «équitables». L’armée russe, de son côté, maintient sa pression plus au sud, dans le Donbass ukrainien, où elle a l’avantage depuis plusieurs mois face aux forces de Kiev en infériorité numérique.

«Les troupes du groupe d’attaque poursuivent le combat et ont avancé dans certains secteurs de un à trois kilomètres», a déclaré le commandant de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, lors d’une réunion avec le président Volodymyr Zelensky diffusée vendredi soir.

Le général Syrsky a soutenu que les forces ukrainiennes continuaient de faire des prisonniers parmi les soldats russes, et le président Zelensky s’est réjoui dans la soirée de la «destruction» de positions russes dans la zone.

Kiev dit avoir capturé en particulier la ville de Soudja, située à 10 kilomètres de la frontière et où se trouve un important noeud gazier du géant russe Gazprom permettant de fournir l’Europe via l’Ukraine. Au moins 12 civils ont été tués et plus d’une centaine de blessés depuis le début de l’opération ukrainienne, selon les autorités russes.

Pour des négociations «équitables»

Pour justifier l’assaut en territoire russe, les autorités ukrainiennes ont fourni diverses raisons: obliger Moscou à retirer des troupes d’autres parties du front et créer une «zone tampon» pour mettre fin aux bombardements dans les territoires ukrainiens frontaliers.

Mais Kiev veut aussi se servir des territoires russes conquis comme monnaie d’échange lors de possibles négociations avec le Kremlin. «L’outil militaire est utilisé objectivement pour persuader la Russie d’entrer dans un processus de négociation équitable», a déclaré Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président Volodymyr Zelensky, sur X.

Le président ukrainien a dit vouloir élaborer d’ici à novembre un plan qui servirait de base à un futur sommet pour la paix auquel le Kremlin doit être convié. Il répète qu’une paix ne peut être possible que si l’armée russe se retire complètement, y compris de la péninsule de Crimée, annexée dès 2014 par la Russie.

Vladimir Poutine exige lui que Kiev lui cède les régions ukrainiennes dont il revendique l’annexion et renonce à adhérer à l’Otan. Des revendications inacceptables pour les Ukrainiens et les Occidentaux, qui n’ont cessé d’en appeler au «respect du droit international».

Flux de réfugiés

Face à l’avancée inédite des forces ukrainiennes en terres russes, plusieurs dizaines de milliers de civils ont déjà fui les villages frontaliers de la région de Koursk. Côté ukrainien, le flux des évacués se poursuivait lui aussi vendredi en direction de la ville de Soumy, capitale de la région ukrainienne éponyme qui fait face à celle russe de Koursk.

Parallèlement, de durs combats se continuent plus au sud, dans l’Est ukrainien, épicentre du conflit où l’armée russe gagne du terrain depuis des mois. Moscou y a revendiqué vendredi la capture d’un nouveau village, celui de Serguiïvka, à 15 km de la ville de Pokrovsk, un nœud logistique sur la route des places fortes de Tchassiv Iar et Kostiantynivka. La veille, les forces russes avaient revendiqué la capture d’un autre village dans ce secteur, où elles progressent depuis mai.

Par Le360 (avec AFP)
Le 17/08/2024 à 07h19