Malgré cette menace, des foules devraient encore descendre dans les rues en Asie, au Proche-Orient, en Afrique, en Europe et finalement en Amérique, pour célébrer les douze coups de minuit à grands renforts de feux d'artifice, de concerts et de spectacles de lumière.
Décalage horaire oblige, la débauche d'effets pyrotechniques au-dessus de l'Opéra et du Harbour Bridge de Sydney est chaque 1er janvier le premier grand spectacle du Nouvel an. Et la plus grande ville australienne a cette année encore vu les choses en grand en déboursant 7 millions de dollars australiens (4,6 millions d'euros) pour 12 minutes de spectacle.
"Ca s'améliore chaque année", assure la maire de Sydney, Clover Moore, qui promet 2.400 fusées en plus sur le pont de Sydney et "pléthore de nouveaux effets". Au total, sept tonnes d'engins pyrotechniques partiront en fumée.
Hong Kong, Pékin, Singapour et d'autres mégapoles asiatiques tenteront de rivaliser avec Sydney. Mais la soirée sera très sobre à Brunei, un petit sultanat sur l'île de Bornéo qui, dans une conception propre de la loi islamique, a déjà interdit toute célébration de Noël.
Partout dans le monde, le passage en 2016 s'accompagne de mesures de sécurité drastiques. C'est le cas en Asie de Jakarta où les autorités viennent de déjouer un projet d'attentat suicide prévu pour la nuit de la Saint-Sylvestre. C'est encore plus flagrant dans une Europe encore traumatisée par les attentats du 13 novembre à Paris.
La capitale française sera d'ailleurs privée de feu d'artifice, une "question de décence" selon l'entourage de la maire Anne Hidalgo. La traditionnelle célébration du Nouvel An a été maintenue sur les Champs-Elysées, mais elle se déroulera sous le signe de la sobriété et avec des mesures de sécurité renforcées.
“Paris est debout”
Environ 11.000 hommes - policiers, militaires, pompiers - contre 9.000 en 2014, seront déployés dans la capitale française et ses environs, selon le préfet de police.
Aux abords des Champs-Elysées, 1.600 policiers et gendarmes assureront la sécurité du plus grand rassemblement autorisé en France depuis l'instauration de l'état d'urgence, au soir des attaques du 13 novembre.
"Nous ne pouvions pas ne rien faire. (...) Après ce que notre ville a vécu, nous devons envoyer au monde un signal : "Paris est debout"", a justifié Mme Hidalgo au Journal du dimanche. "Il vaut mieux ne pas prendre le risque", a expliqué de son côté mercredi le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur, en annonçant l'annulation pure et simple du feu d'artifice prévu au centre-ville après de nouvelles arrestations en Belgique.
Dans plusieurs pays, les forces de l'ordre ont été placées en alerte maximale, comme en Turquie, où un attentat suicide aurait été déjoué à Ankara.A Moscou, l'emblématique Place Rouge, lieu de rassemblement traditionnel pour le Nouvel An, sera cette année pour la première fois fermée au public au moment du réveillon, là encore en raison de craintes d'attentats.
A Madrid, la police limitera à 25.000 le nombre de personnes autorisées à aller sur la Puerta del Sol tandis qu'à Londres, le feu d'artifice sur les bords de la Tamise est à nouveau payant.
Au Caire, où on cherche déséspérément en revanche à faire revenir les touristes, d'importantes célébrations sont prévues devant les pyramides, avec de nombreux artistes invités.
Dans la bande de Gaza voisine, le groupe islamiste palestinien Hamas a interdit les fêtes du Nouvel An dans les lieux publics en invoquant leur offense aux "valeurs et traditions religieuses".
Freetown, capitale de la Sierra Leone, l'un des pays d'Afrique de l'Ouest les plus touchés par l'épidémie d'Ebola, fera tout pour retrouver ses galons dans le classement des meilleures villes de la zone où faire la fête. Il y a 12 mois, l'agglomération était complètement déserte à cause du virus. "Pour ce réveillon, je vais danser et faire la fête jusqu'au chant du coq", promet Franklyn Smith, un habitant de 35 ans.A New York, un million de personnes sont attendues, avec un important dispositif de sécurité, sur Times Square, où se produiront notamment Demi Lovato et Jessie J.