Selon Pékin, plus de 150 pays, de l’Uruguay au Sri Lanka, participent aux Nouvelles routes de la soie, un vaste projet d’infrastructures destiné à améliorer le rayonnement commercial de la Chine lancé il y a dix ans sous l’impulsion du président Xi Jinping.
Depuis, la Chine a accordé d’énormes prêts pour financer la construction de ponts, de ports, de voies ferrées ou encore d’autoroutes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Mais plus de la moitié de ces prêts sont désormais entrés dans la phase de remboursement du principal, selon un rapport publié lundi par AidData, un institut de recherche du College of William and Mary en Virginie (Etats-Unis). Cette proportion devrait atteindre 75% d’ici la fin de la décennie, prédit ce rapport.
En analysant les données compilées sur le financement chinois de près de 21.000 projets dans 165 pays, AidData estime que Pékin a accordé des aides et des crédits «avoisinant les 80 milliards de dollars par an» aux pays à revenu faible ou intermédiaire. A titre de comparaison, les Etats-Unis accordent 60 milliards de dollars par an à ces catégories de pays.
«Pékin est en train de jouer un rôle peu familier et inconfortable: celui de premier percepteur officiel de dettes au monde», souligne le rapport.
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«L’encours total de la dette - incluant le principal mais excluant les intérêts - des emprunteurs du monde en développement envers la Chine s’élève à au moins 1.100 milliards de dollars», indique AidData.
AidData «estime que 80% du portefeuille de prêts à l’étranger de la Chine dans le monde en développement soutient actuellement des pays en difficulté financière».
Selon ses partisans, le projet, officiellement appelé l’«Initiative la ceinture et la route», apporte ressources et croissances aux pays du Sud.
Ses détracteurs dénoncent pour leur part l’opacité des coûts des infrastructures construites par des entreprises chinoises. Certains pays, comme la Malaisie ou la Birmanie, tentent actuellement de renégocier leurs accords avec Pékin pour alléger leurs charges financières.
L’initiative est également critiquée pour son empreinte carbone massive et pour les dégradations de l’environnement causées par les grands projets d’infrastructure.