Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a gagné 1,16%, pour finir à 90,04 dollars, un sommet depuis mi-novembre.
Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, il a lui pris 1,26%, pour s’établir à 86,69 dollars, le cours de clôture le plus élevé depuis mi-novembre également.
L’Arabie saoudite s’est engagée à maintenir sa réduction de production d’un million de barils par jour (bpj) jusqu’à fin décembre, après l’avoir déjà observé de juillet à septembre, selon le ministère de l’Energie.
Ce dernier a précisé que cette stratégie serait «rééexaminée mensuellement», se laissant toute latitude pour augmenter ou réduire davantage l’objectif d’environ neuf millions de barils par jour.
Parallèlement, la Russie a, elle, promis de priver le marché de 300.000 bpj à l’exportation durant les trois derniers mois de l’année, après avoir coupé ses volumes de 500.000 barils par jour en août, puis de 300.000 en septembre.
«Les fondamentaux étaient déjà solides avant cela, mais ceci est un tournant», a commenté Phil Flynn, de Price Futures Group. «Cela montre qu’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et Russie sont décidés à réduire leur offre et à montrer qu’ils dominent le marché mondial.»
Les analystes de Rystad tablent désormais sur un déficit de 2,7 millions de barils par jours de l’offre par rapport à la demande au dernier trimestre de l’année.
Les mesures drastiques des Saoudiens et des Russes ont d’autant plus d’impact sur le marché qu’aucun producteur majeur n’apparaît en position de combler tout ou partie de ce déficit.
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Aux Etats-Unis, le nombre de puits en cours d’exploitation est tombé au plus bas depuis 19 mois, et l’industrie se montre prudente, en particulier dans le secteur du pétrole de schiste.
«La grande question est de savoir si les Saoudiens s’inquiètent de la demande» au quatrième trimestre, «en particulier en Chine, au point qu’ils prennent des mesures préemptives», s’est interrogé, dans une note, Jorge Leon, de Rystad.
Mais pour Phil Flynn, «la demande n’est pas le problème. Elle reste à des niveaux records», malgré les mauvais indicateurs d’activité récemment observés en Europe et en Chine, tandis que l’économie américaine décélère doucement.
Le fait que le marché soit en situation de «backwardation» marquée, c’est-à-dire avec des prix beaucoup plus élevés pour une livraison prochaine que pour une échéance en décembre ou en janvier, illustre bien le déséquilibre actuel, souligne Phil Flynn.
«Il y a de la nervosité, nourrie par la crainte que l’offre ne soit pas suffisante dans quelques mois», insiste l’analyste. «Les gens achètent maintenant pour avoir des réserves.»