Les prix du pétrole se sont repliés mardi, les craintes liées à une escalade géopolitique au Moyen-Orient se modérant, tandis que le gaz européen a accéléré sa hausse en raison d’une fuite sur le gazoduc Finlande-Estonie qui résulte probablement d’une «activité extérieure».
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a cédé 0,56% à 87,65 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, a baissé de 0,47% à 85,97 dollars.
«Les prix du brut sont en recul en raison de prises de bénéfices car il est devenu clair qu’il faudra un nouvel élément catalyseur pour faire repartir les cours à la hausse et au-dessus du niveau de 90 dollars le baril», a commenté Edward Moya d’Oanda, quatre jours après l’attaque du Hamas en Israël.
Pas d’impact immédiat sur la production mondiale de pétrole
Pour les analystes de JPM Commodities, «il n’y a pas eu d’impact immédiat sur la production mondiale de pétrole mais le marché note néanmoins que l’offre pourrait être perturbée si les Etats-Unis devaient faire appliquer très strictement les restrictions sur les exportations de pétrole iranien ou si les troubles devaient toucher le détroit d’Ormuz», verrou stratégique du golfe Persique par où transite une grande partie du pétrole mondial.
Lundi, les cours des deux références mondiales du brut s’étaient envolés après l’offensive samedi du Hamas, le marché redoutant une escalade géopolitique et des perturbations de l’approvisionnement.
Sans impact immédiat sur l’équilibre entre offre et demande, les investisseurs portent de nouveau leur attention sur les perspectives économiques et la demande morose dans un environnement de taux élevés, mais «malgré la détente des prix» mardi, les marchés «restent perturbés» par la situation, « qui pourrait conduire à davantage d’instabilité et pousser le prix du baril à des niveaux plus vus depuis l’année dernière », a expliqué Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
«Le grand point d’interrogation réside dans l’implication potentielle de l’Iran», souligne l’analyste. Un affermissement des sanctions pétrolières américaines imposées à Téhéran pourrait encore contraindre l’offre et faire monter les cours.
Le gaz en nette hausse
Côté gaz naturel européen, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, a pris plus de 12%, clôturant à 49,40 euros le mégawattheure (MWh). Le TTF a touché plus tôt mardi 49,82 euros le MWh, son plus haut prix depuis juin.
Le gestionnaire du réseau gazier finlandais avait annoncé dimanche la fermeture du gazoduc Finlande-Estonie en raison d’une fuite, rendant inopérant le dernier gazoduc en service de la Finlande après l’arrêt des importations russes. L’institut de sismologie norvégien Norsar a détecté une «explosion probable» dans la nuit de samedi à dimanche dans la zone de la mer Baltique où se situe ce gazoduc.