"Cette région, qui semblait il y a quelques années pouvoir atteindre l'objectif d'une éducation universelle, est aujourd'hui confrontée à une situation désastreuse", déplore le rapport de l'Unicef intitulé "Education menacée". Le document, axé sur l'impact de la violence sur les écoliers et les systèmes d'éducation dans neuf pays de la région, révèle que les attaques dirigées contre des établissements scolaires et des infrastructures éducatives sont les principaux facteurs de déscolarisation des enfants.
"Près de 9.000 écoles sont hors d'usage en Syrie, en Irak, au Yémen et en Libye, car elles ont été endommagées, détruites, utilisées comme un abri pour les civils déplacés ou réquisitionnées par les parties au conflit", précise l'Unicef. Le rapport met en évidence d'autres facteurs explicatifs, comme la peur qui des enseignants, qui les conduit à s'arrêter de travailler, ou celle des parents, concernant ce qui pourrait arriver à leurs enfants sur le chemin, souvent long, de l'école.
Dommages psychologiques"Les conflits ont eu un impact dévastateur sur les enfants dans toute la région", estime le directeur régional de l'UNICEF pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Peter Salama, notant que les dommages ne sont pas seulement matériels, mais aussi psychologiques, d'autant que toute une génération d'écoliers a vu "ses espoirs et son avenir brisés".
Le rapport décrit par ailleurs une série d'initiatives, y compris l'utilisation de l'auto-apprentissage et la mise à disposition d'espaces d'apprentissage qui aident les enfants à apprendre, même dans les circonstances les plus désespérées.
Il appelle par conséquent la communauté internationale à tout faire pour apporter davantage d'appui aux enfants vulnérables et aux systèmes d'éducation nationaux dans les pays touchés par les conflits.