L’explosion des cas de contaminations au Covid-19 dans les camps de Lahmada, que le Polisario tente de cacher en les minimisant, a mis à nu un nouveau scandale. Celui du détournement systématique non seulement des aides humanitaires, mais aussi de celles spécifiquement dédiées à la lutte contre le nouveau coronavirus.
Dans le cadre de la lutte contre la propagation de l'épidémie dans les camps de Lahmada, plusieurs ONG et pays ont contribué avec d’importantes sommes d’argent, spécifiquement destinées au renforcement des moyens et infrastructures sanitaires de base dans les camps.
Or, face à ce que certains médias proches du Polisario n’hésitent plus à qualifier de «situation catastrophique du secteur sanitaire», la direction du mouvement séparatiste est à nouveau accusée de détournement d’aides censées permettre d’affronter l’actuelle explosion des cas de contaminations au Covid-19 dans les camps de Lahmada.
Des sommes monumentales, perçues entre les mois d’avril et mai derniers, se sont en effet évaporées. Et le plus drôle, ce sont des médias séparatistes qui crient à tue-tête: où sont passés les millions du Covid-19?
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Il suffit de faire une rapide compilation d’articles de presse parus durant les deux mois précités, dont ceux de la très officielle agence de presse algérienne (APS), pour mesurer l’ampleur de ces détournements. De ces articles de presse, tout comme sur les sites du Programme alimentaire mondial (PAM), du Haut-Commissariat aux réfugiés et autres ONG, on apprend que le Polisario a reçu, durant la période précitée, en plus d’autres aides alimentaires et médicales en nature, plus de 12 millions de dollars de contributions financières contre le Covid-19: 5,3 millions d’euros (UE), 400.000 dollars (Canada), 1,9 million de dollars (Suisse), 2 millions de dollars (Allemagne), 3 millions de couronnes (Norvège), 3 millions de couronnes (Suède), 320.000 euros (Italie), 2,6 millions d’euros (0NG et régions espagnoles)…
Pourtant, ces derniers jours, de nombreux professionnels de la santé ont rapporté, sur les réseaux sociaux, que des dizaines de morts suspectes sont enregistrées quotidiennement dans les camps, où les moyens de dépistage sont inexistants, sans parler de l’absence totale d’appareil d’assistance respiratoire, indispensable pour la prise en charge des malades contaminés par le coronavirus.
On comprend dès lors pourquoi le Polisario, sous l’instigation de l’Algérie, a longtemps nié l’existence de la moindre contamination dans les camps, croyant ainsi éviter toute reddition des comptes concernant les millions de dollars qui lui ont été fournis dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. C’était donc cela le fin mot de la négation, pendant des mois, du moindre cas de contamination dans les camps du Polisario, alors que Tindouf voisine était infectée. Tant que la maladie était cachée, il n’y avait pas de risque que soient demandés des comptes sur les sommes perçues et supposées être dédiées à la lutte contre le Covid-19.
Interpellé à ce sujet, le dirigeant du Polisario, chargé de représenter le Croissant rouge algérien dans les camps de Lahmada, a tout simplement affirmé que ces aides financières n’avaient aucun rapport avec la lutte contre la pandémie de coronavirus. Connu pour être le gestionnaire du magot des aides alimentaires, qu’il partage avec les autres dirigeants du Polisario et leurs protecteurs algériens, il a plutôt privilégié le caractère «alimentaire» de ces aides.
Personne ne doit parler de maladie, comme le prouve la vaste campagne d’intimidation menée ces derniers jours par le Polisario contre tous ceux qui contredisent ses chiffres sur le nombre de contaminations. Certains médecins et infirmiers sahraouis travaillant dans les dispensaires des camps sont régulièrement convoqués par les «services» du Polisario pour s’entendre reprocher d’avoir divulgué les chiffres exacts de malades atteints de coronavirus. Certains, sous la menace, ont été obligés de démentir nombre de leurs précédents posts sur les réseaux sociaux où ils affirmaient que la pandémie de coronavirus gangrénait les camps de Lahmada.
Mais l’attrait de l’or a brisé le consensus de façade des pontes du Polisario, dont Bachir Mustapha Sayed, frère du fondateur du Polisario, et homme de confiance des généraux algériens. Celui-ci est le patron d’un site d’information connu pour servir de la soupe à la propagande algéro-polisarienne. Et visiblement, les 12 millions de dollars sont passés sous la barbe de Bachir Mustapha Sayed. Au diable alors les beaux slogans de lutte contre l’indépendance. Il est hors de question de laisser à Brahim Ghali et ses proches un tel magot. Et c’est pour cela que nous assistons à un déballage public du vol honteux de l’aide médicale, destinée à sauver des vies dans les camps du Polisario.