Le mouvement séparatiste de Rabouni «a exhorté les pays donateurs à accélérer leur réponse à l'appel lancé par les agences internationales pour atténuer les effets de la pandémie de coronavirus sur les réfugiés sahraouis», selon les propos d’un membre du Polisario rapportés, ce 23 juin, par l’agence de presse officielle algérienne. Selon l’APS, le SOS a été lancé par le président du prétendu Croissant-Rouge sahraoui, une coquille vide qui n’est reconnue par aucun pays au monde ni organisation internationale, mais qui sert de porte-voix au régime algérien.
En effet, au moment où l’Algérie est de plus en plus appelée par l’Union européenne et son Parlement à prendre ses responsabilités à l’égard de ses protégés, la sortie du patron du Croissant-Rouge du Polisario intervient comme une réponse de l’Algérie aux institutions européennes, devenues très regardantes sur les aides accordées aux camps de Lahmada.
«La solidarité historique de l’Algérie» avec le Polisario est bien évidemment louée par ce dirigeant séparatiste: «nous voudrions souligner la solidarité historique de l'Algérie avec le peuple sahraoui dans cette situation difficile. Malgré son occupation en raison de ses propres besoins internes et de son soutien aux pays voisins, l'Algérie a de nouveau été l'exception: un hôpital de campagne a été mis en place en un temps record, pour les réfugiés sahraouis, où se trouvent toutes les spécialités et le matériel nécessaire, et il a été établi un pont aérien pour transporter l'aide humanitaire». Il ira même jusqu’à rappeler que «le Croissant-Rouge algérien a répondu à notre appel et a fourni plus de 4.000 masques destinés aux prisonniers» marocains. C’est comme si le Maroc achetait une vingtaine de barils de pétrole à un pays du Golfe et les fournissait comme aide à l’Algérie!
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Craignant donc que l’aide internationale ne soit réduite, non pas seulement à cause de la rupture des liaisons consécutives à la pandémie de coronavirus, mais à cause de la perception des donateurs qui est en train de changer sur le qualificatif de «réfugiés sahraouis», l’APS s’est évertuée à défendre ce statut controversé. Elle est allée jusqu’à la lointaine Afrique australe, où elle a saisi l’occasion de la Journée du réfugié (20 juin), exactement comme l’Algérien Smaïl Chergui l’a fait avec la Journée africaine des frontières, pour apporter de l’eau au moulin d’un Polisario à sec. En effet, selon l’APS, la Communauté économique des Etats de l’Afrique australe (CODESA) a appelé «la communauté internationale à accroître son aide en faveur des réfugiés sahraouis».
Cette agitation s’explique par le fait qu’il est désormais de notoriété publique que les donateurs au profit du Polisario se font de plus en plus rares, s’ils ne remettent pas carrément en cause le bien-fondé d’un soutien à un mouvement séparatiste qui refuse toute solution à même de mettre fin au calvaire des quelque 170.000 habitants des camps de Lahmada, chiffre volontairement exagéré par l’Algérie qui a fait le recensement elle-même et s’oppose à ce qu’une instance onusienne le fasse.
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De nombreux pays, organisations et acteurs humanitaires internationaux sont aujourd’hui arrivés à la conclusion que l’aide internationale accordée gracieusement aux habitants des camps, mais détournée systématiquement par les dirigeants du Polisario, est finalement devenue un obstacle à la résolution du conflit créé autour du Sahara marocain. Et que tant que ces «vivres» ne sont pas coupés aux dirigeants du Polisario, ces derniers continueront à claironner leur unique solution de référendum jugée irréaliste et irréalisable par la communauté internationale. A ce sujet, les récentes et constantes résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sont sans équivoque.
Toutes ces contorsions visant à mettre la pression sur d’éventuels donateurs n’ont en fait qu’un seul objectif: renflouer les comptes bancaires des dirigeants du Polisario. A aucun moment, dans son appel à l’aide internationale urgente, le mouvement séparatiste ne fait allusion à la nécessité de réactiver le processus politique de règlement du conflit du Sahara. Tant que l’argent de l’aide internationale continuera de tomber, les dirigeants du Polisario et leurs complices algériens ne chercheront jamais une solution au calvaire des réfugiés des camps de Lahmada.