"Combattre le terrorisme n'absout pas les belligérants de leurs obligations imposées par le droit international", a ajouté le secrétaire général de l'ONU dans cette nouvelle déclaration appelant à une solution pacifique à Idleb. Une offensive militaire du régime à Idleb "déclencherait un cauchemar humanitaire sans précédent dans le conflit syrien déjà meurtrier", a-t-il estimé.
"Je lance un appel clair à toutes les parties, directement et indirectement impliquées, en particulier les trois garants" de la zone de désescalade d'Idleb, "l'Iran, la Russie et la Turquie: ne ménagez aucun effort pour trouver des solutions afin de protéger la population civile. Préservez les services essentiels comme les hôpitaux. Assurez le plein respect du droit humanitaire international".
La population à Idleb est estimée à environ trois millions de personnes, dont un million d'enfants. Près de la moitié sont des réfugiés ayant fui d'autres zones de conflit en Syrie. Antonio Guterres avait déjà mis en garde le 29 août contre "les risques croissants d'une catastrophe humanitaire en cas d'opération militaire à grande échelle dans la province d'Idleb en Syrie".
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Interrogé mardi pour savoir pourquoi il ne se rendait pas dans la région afin de peser davantage sur les protagonistes de la crise syrienne, il n'a pas répondu. Il faut que Moscou, Téhéran et Ankara "trouvent le moyen d'isoler les groupes terroristes et de créer une situation qui évite aux civils de payer le prix d'une solution à Idleb", a indiqué Guterres.
La Russie, l'Iran et la Turquie "doivent plus que jamais travailler ensemble" et ils ont la capacité de trouver une issue positive à la question d'Idleb, a-t-il estimé. Dans la matinée, la Turquie avait renouvelé devant le Conseil de sécurité son appel à un "cessez-le-feu complet et immédiat" dans la province, demandant au Conseil de sécurité de soutenir cette proposition.
Vendredi cependant, lors d'un sommet tripartite à Téhéran, la Russie et l'Iran avaient rejeté une telle perspective, soulignant que Damas avait le droit de reprendre le contrôle de sa province. Mardi, l'ambassadeur russe à l'ONU Vassily Nebenzia a fait valoir devant le Conseil de sécurité que ce qui était en jeu à Idleb n'était "pas une opération militaire mais une opération antiterroriste". Un argumentaire dénoncé notamment pas le Royaume-Uni.