Le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, a nié toute responsabilité dans ces tirs de roquettes non revendiqués, accusant «l’ennemi israélien» de chercher «des prétextes pour poursuivre ses attaques contre le Liban».
Ces tirs vers Israël sont les premiers depuis le nord du pays depuis le 27 novembre, date de l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre entre l’armée israélienne et le Hezbollah. Ce dernier avait alors ouvert un front en solidarité avec le Hamas, au début de la guerre à Gaza, déclenchée après l’attaque meurtrière du 7 octobre.
La trêve avait apporté un calme relatif au Liban, malgré les frappes régulières menées par Israël tous les deux ou trois jours contre des objectifs qu’il présente comme liés au Hezbollah, depuis le retrait incomplet de ses troupes du sud du Liban le 15 février.
Samedi matin, les sirènes d’alerte ont retenti à Metula, un village israélien frontalier. L’armée israélienne a indiqué avoir intercepté trois des six roquettes tirées depuis le sud du Liban vers la région de la Galilée (nord).
En réponse, Israël a affirmé avoir ciblé «des dizaines de lanceurs de roquettes et un centre de commandement d’où opéraient des terroristes du Hezbollah» dans le sud du Liban.
Selon l’agence nationale d’information libanaise (ANI), citant le ministère de la Santé, cinq personnes, dont une enfant, ont été tuées et huit autres blessées dans la localité de Touline.
Deuxième vague
Dans la soirée, les autorités israéliennes ont annoncé «une deuxième vague de frappes contre des dizaines de cibles terroristes du Hezbollah».
L’ANI a rapporté plusieurs frappes israéliennes dans le sud et l’est du Liban, notamment à Tyr, où elle a fait état de trois morts et plusieurs blessés.
Une source sécuritaire a indiqué à l’AFP qu’un responsable du Hezbollah était visé par une frappe à Tyr, sans confirmer s’il figurait parmi les victimes.
L’armée libanaise a, pour sa part, annoncé avoir démantelé «trois rampes de lancement de roquettes artisanales dans une zone située au nord du fleuve Litani», à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne.
Le premier ministre libanais, Nawaf Salam, a mis en garde contre «le risque d’une reprise des opérations militaires à la frontière sud, qui pourrait entraîner le Liban dans une nouvelle guerre aux conséquences désastreuses».
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La France a condamné les tirs de roquettes contre Israël, tout en appelant ce dernier «à la retenue» après la reprise de ses frappes.
La Jordanie, quant à elle, a appelé à une «action internationale immédiate pour mettre fin à l’agression israélienne contre le Liban».
Reprendre la guerre
En septembre 2024, les hostilités transfrontalières avaient dégénéré en guerre ouverte, marquée par des bombardements israéliens massifs sur le Liban, notamment dans les bastions du Hezbollah.
Le mouvement chiite, acteur central de la vie politique libanaise, était alors ressorti très affaibli, sa direction largement décimée.
Plus d’un million de personnes avaient fui le sud du Liban, selon l’ONU, et quelque 100.000 sont toujours déplacées.
Côté israélien, les tirs de roquettes du Hezbollah après le 7 octobre 2023 avaient entraîné le déplacement d’environ 60.000 habitants du nord du pays, dont une partie seulement est rentrée ces dernières semaines, après feu vert des autorités.
À Metula, seuls 8% des habitants sont revenus. Plusieurs d’entre eux ont de nouveau quitté la ville samedi après les tirs, a indiqué le maire David Azoulay. «Nous devrions reprendre la guerre, même si une seule balle est tirée vers Israël», a-t-il déclaré.
Israël mène ces nouvelles frappes au Liban alors que son armée intensifie ses opérations dans la bande de Gaza, après avoir rompu mardi un cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier dans ce territoire ravagé par plus de 17 mois de guerre avec le Hamas.
L’offensive israélienne a fait plus de 520 morts cette semaine, selon la Défense civile de Gaza.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une frappe israélienne dans un campement du sud de Gaza a tué un haut responsable du Hamas, Salah al-Bardawil, ainsi que son épouse, a indiqué à l’AFP une source au sein de l’organisation islamiste.
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