Trump intensifie sa guerre commerciale avec des droits de douane contre le Canada, le Mexique et la Chine

Le président américain Donald Trump accueille le premier ministre canadien Justin Trudeau à la Maison Blanche à Washington, DC, le 11 octobre 2017

Le président américain Donald Trump accueille le premier ministre canadien Justin Trudeau à la Maison Blanche à Washington, DC, le 11 octobre 2017. AFP or licensors

Donald Trump a mis à exécution sa menace de taxer lourdement les importations en provenance des trois premiers partenaires commerciaux des États-Unis avec l’entrée en vigueur mardi de droits de douane contre le Canada et le Mexique et de nouvelles taxes sur les importations chinoises, déclenchant une riposte rapide de Pékin et d’Ottawa.

Le 04/03/2025 à 07h59

Les importations en provenance des deux voisins des États-Unis seront désormais taxées à hauteur de 25% -- 10% pour les hydrocarbures canadiens --, une mesure voulue par M. Trump en représailles de l’inaction, selon lui, d’Ottawa et de Mexico pour limiter le trafic de fentanyl dans le pays.

Le président américain n’avait laissé que peu d’espoir lundi après-midi, estimant qu’il n’y avait «plus de marge de manoeuvre pour le Mexique et le Canada. Les droits de douane sont un fait. Ils entreront en vigueur demain (mardi)».

Au total, 918 milliards de dollars de produits provenant des deux voisins des États-Unis sont concernés, avec un impact réel attendu pour l’économie américaine.

Ce niveau de taxation sur les importations américaines est «le plus élevé depuis la fin des années 1940», et met «un coup d’arrêt brutal à la mondialisation entamé dans l’après-guerre», estime dans une note Paul Ashworth, de chez Capital Economics.

«Nous pourrions facilement atteindre le droit de douane effectif le plus élevé depuis 1936 d’ici le début de 2026, si ces mesures devaient se poursuivre», nuance Diane Swonk, économiste du cabinet KPMG, interrogée par l’AFP.

M. Trump reproche au Canada, au Mexique et à la Chine de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de fentanyl, une drogue aux effets dévastateurs aux Etats-Unis, et avait dit en février imposer ces droits de douane pour les pousser à agir.

La mesure visant le Canada et le Mexique avait cependant été suspendue jusqu’au 4 mars.

Dans le même temps, la Chine s’était vu imposer 10% de droits de douane supplémentaires. Une surtaxe que l’administration américaine a passée à 20% dans un nouveau décret signé lundi par M. Trump.

Pékin a répliqué mardi en annonçant des taxes de 10 et 15% sur une série de produits agricoles en provenance des États-Unis, allant du poulet aux soja, tout en déplorant une décision «unilatérale» de Washington.

Estimant que «rien ne justifiait ces mesures» américaines, le Canada va également mettre en place des droits de douane de 25% sur certains produits américains, pour un montant total de 155 milliards de dollars canadiens.

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a, elle, déjà assuré que le Mexique avait «un plan A, un plan B, un plan C et un plan D» contre ces nouvelles taxes.

Inquiétudes

Donald Trump avait souligné durant sa campagne électorale que «droits de douane» étaient «ses mots favoris». Il avait dit souhaiter les utiliser pour rééquilibrer la balance commerciale américaine, financer en partie sa promesse de baisser les impôts et imposer «le respect» aux partenaires des États-Unis.

Le président américain a d’ores et déjà annoncé son intention de taxer aussi l’acier et l’aluminium et le lancement d’une enquête en vue d’en faire autant pour les produits issus de la sylviculture.

Lundi, les produits agricoles importés se sont ajoutés à la liste, M. Trump assurant qu’ils seront aussi taxés à compter du 2 avril.

La perspective des droits de douane commence toutefois à inquiéter les Américains, tant les consommateurs que les entreprises.

Le Conseil des entreprises Chine-États-Unis, qui compte 270 entreprises américaines, estime ainsi que les droits de douane «vont plomber notre compétitivité mondiale».

Fin février, deux indices de confiance des consommateurs ont plongé, plombés par la crainte d’un rebond de l’inflation. Celle-ci peine à revenir vers les 2% visés par la Réserve fédérale (Fed) et a même accéléré légèrement fin 2024.

Une donnée essentielle, alors que le président américain doit principalement sa victoire à sa promesse de faire baisser les prix et d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages.

Aux Etats-Unis, le consommateur moyen cale face à l’inflation

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— Le Monde (@lemonde.fr) 28 février 2025 à 20:23

Or, selon la Fédération nationale du commerce de détail, taxer les produits canadiens et mexicains «forcera les Américains à payer plus chers pour leurs achats».

Lundi, la publication de l’indice ISM de la production industrielle s’est accompagnée de commentaires sur la crainte, dans un certain nombre d’industries, de voir les droits de douane devenir une nouvelle réalité.

Un autre indice de la Fed d’Atlanta anticipe désormais une chute brutale de la croissance américaine, s’attendant même à une contraction sévère au premier trimestre.

Par Le360 (avec AFP)
Le 04/03/2025 à 07h59

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N’est-il pas absurde de vouloir défaire ce même système que les américains ont mis des décennies à construire, pour être les premiers à en profiter? C’est vrai qu’il y a beaucoup de gras à couper dans leurs dépenses publiques. C’est vrai aussi que la balance commerciale n’est pas toujours en leur faveur. Mais, compte tenu de l’étendue de leur influence économique et financière au niveau planétaire, de par le nombre et les tailles de leurs multinationales, ainsi que l’importance du billet vert dans le système monétaire international, quoi de mieux pour se tirer une balle dans le pied que de vouloir changer les règles du jeu aussi brusquement? Why? Pour quelques points à gagner dans les sondages de popularité du «Dear Leader»? Probable! Pour les yeux de l’homme fort de Russie? Vraisemblable!

Voilà ce qu' il en a couté au Canada , à cause de l'entregeant exagérément obséquieuse du Prime Justin Trudeau envers l'affaieriste Karl Schwab et le funeste WEF et ses conférences aux idées racistes et dangereuses pour la nation C'est malheureux pour les canadiens qui en payent le prix. Méfiez vous de l'UE , dont le 1er commissaire Walter Hellstein en 1951, fut commissaire politique dans l'Etat nazi en 1941 ...

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