Trump veut prendre «possession» de la bande de Gaza dévastée

Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu tiennent une conférence de presse dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, le 4 février 2025

Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu tiennent une conférence de presse dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, le 4 février 2025. AFP or licensors

Donald Trump a fait une annonce extraordinaire mardi, disant vouloir prendre « le contrôle » de la bande de Gaza dévastée par la guerre, une proposition qui pourrait «changer l’Histoire» selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le 05/02/2025 à 07h28

Le président américain a également répété que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte, malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes.

«Les États-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec», a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse au côté de M. Netanyahu, parlant du territoire palestinien comme d’un «chantier de démolition».

«Nous en prendrons possession et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes», a-t-il ajouté, en soulignant que les États-Unis allaient «aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits», afin de développer économiquement le territoire palestinien.

Il ne s’est pas épanché sur la manière dont il comptait le faire, parlant d’un projet «à long terme», mais il a dit avoir parlé à d’autres pays dans la région qui ont «adoré» l’idée.

«Ce n’est pas une décision prise à la légère», a-t-il dit, répétant son voeu de faire de Gaza la «Côte d’Azur du Moyen-Orient».

«Meilleur ami»

Visiblement heureux d’afficher leur bonne entente, même si les deux dirigeants ont pu avoir des différends, M. Netanyahu a salué en Donald Trump «le meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche».

Il a affirmé qu’un accord de normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël allait «se faire». Ce que Ryad a immédiatement démenti.

«L’Arabie saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela», a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères.

Le président américain a suscité récemment une vague d’indignation internationale en proposant de faire «tout simplement le ménage» dans la bande de Gaza et de transférer ses habitants dans des lieux «plus sûrs» comme l’Égypte ou la Jordanie, hostiles à l’idée.

Mais il fait monter la pression et assure qu’il obtiendra gain de cause.

M. Trump doit recevoir dans la semaine le roi de Jordanie Abdallah II et s’est déjà entretenu au téléphone avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Un dirigeant du Hamas, Sami Abu Zuhri, a fustigé les déclarations de Donald Trump sur le déplacement des Palestiniens, estimant qu’elles étaient une «recette pour créer le chaos» au Proche-Orient.

L’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a lui appelé les dirigeants du monde à «respecter les souhaits du peuple palestinien» de vivre à Gaza.

La rencontre à la Maison Blanche survient au moment où reprennent de délicates négociations sur la poursuite du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dont une première phase est entrée en vigueur le 19 janvier.

Le Hamas a annoncé mardi que «les contacts et négociations pour la deuxième phase » du cessez-le-feu avaient «commencé».

Israël avait expliqué plus tôt qu’il enverrait « en fin de semaine » une délégation au Qatar, l’un des trois pays médiateurs avec les Etats-Unis et l’Egypte, pour discuter de la poursuite de la trêve.

«Enraciné dans sa terre»

Dans la bande de Gaza, de nombreux Palestiniens déplacés par la guerre ont profité de la trêve pour retrouver leur terre, déterminés à reconstruire. Plus d’un demi-million d’entre eux ont déjà regagné le nord du territoire, particulièrement détruit par les combats.

«Trump et Netanyahu doivent comprendre la réalité du peuple palestinien. C’est un peuple profondément enraciné dans sa terre, nous ne la quitterons pas», a affirmé Hatem Azzam, un habitant de Rafah, dans le sud de Gaza.

M. Netanyahu est le premier dirigeant étranger invité à la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir de Donald Trump le 20 janvier, symbole de l’alliance indéfectible entre Israël et les États-Unis.

La première phase de la trêve a permis jusqu’à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d’environ 600 Palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’un afflux de l’aide humanitaire dans le territoire assiégé.

La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Une fois libérés les otages durant la première phase, le mouvement islamiste palestinien détiendra encore une cinquantaine d’otages, morts ou vivants.

Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l’attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L’offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza a fait au moins 47.487 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Par Le360 (avec AFP)
Le 05/02/2025 à 07h28

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Voilà où mènent les délires du hamas, qui a suivit aveuglement les ordres des criminels enturbannés chiottes iraniens et du hezb-chitane libanais. Le Hamas n'aurait jamais dû attaquer ce 9 octobre des jeunes lors d’un festival de musique et kidnapper des civils à tout à va. C'était une erreur monumentale et une occasion inespérée pour l'état hébreu de détruire définitivement la bande de Gaza avec le feu vert de la superpuissance US, de l'UE et la majorité de la communauté internationale. Résultats, avec des milliers de morts, des blessés et une reconfiguration du Moyen-Orient y compris pour Gaza, qui sera vidée de ses habitants. Remarquez, la dictature des enturbannés chiittes iraniens font profil bas depuis la prise de fonction de Trump, comme d'ailleurs leurs amis de la dictature Dz 1962

Belle image d'un président américain reconnu coupable et poursuivi par la justice aux côtés du plus grand criminel de guerre du 21e siècle. A méditer

Blaise Pascal disait : "A défaut de fortifier la justice on justifie la force". Trump, a depuis le début une seule vision pour le monde , c'est celle de la brutalité du discours. Il menace, tout le monde qui ne joue pas selon ses règles. "Voulez la stabilité alors acceptez mes exigences. " C'est un peu le résumé de sa politique. Gaza a été rasée par Israël, mais c'est aux pays arabes de payer l'addition. Il fait pression sur l'Egypte et la Jordanie pour déporter les gazaouis, en contradiction avec toutes les lois internationales. Mais il s'en fout, les USA n'accordent aucun crédit au droit international. Au final, ce qu'il cherche c'est que l'Arabie Saoudite accepte la reconstruction de Gaza sinon c'est la déportation et faire de Gaza un no mans land, comme Guantanamo.

"M. Trump doit recevoir dans la semaine le roi de Jordanie Abdallah II et s’est déjà entretenu au téléphone avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi." J'espère que la Jordanie et l'Egypte ne se rendront pas complices de cette déportation. Nous savons que l'aide financière américaine accordée à l'Egypte est maintenue; mais est-ce une raison pour accepter le deal de Trump ?

Par le passé, les États-Unis ont joué le rôle d’arbitre dans le monde. Certes, il y avait de la partialité , mais il y avait encore suffisamment de diplomatie pour que les États-Unis restent le leader dans le système international. Désormais nous entrons officiellement dans la phase décrite par notre ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita : le passage de la force du droit au droit de la force .

0/800