Tunisie: l’opposition appelle Kaïs Saïed à la démission, une abstention record de plus de 90% aux législatives

Accompagné de son épouse Ichraf Chebil, le président tunisien Kaïs Saïed à sa sortie d'un bureau de vote du district d'Ennasr, près de Tunis, le 17 décembre 2022, lors d'élections législatives caractérisées par un taux d'abstention record: 90%.

Accompagné de son épouse Ichraf Chebil, le président tunisien Kaïs Saïed à sa sortie d'un bureau de vote du district d'Ennasr, près de Tunis, le 17 décembre 2022, lors d'élections législatives caractérisées par un taux d'abstention record: 90%. . Présidence tunisienne / AFP

Le 18/12/2022 à 08h45

VidéoLes Tunisiens ont boudé massivement les urnes hier, samedi 17 décembre 2022, alors qu'ils étaient appelés à renouveler leur Parlement, un scrutin voulu par le président Kaïs Saïed pour mettre un point final au processus enclenché par son coup de force de juillet 2021.

Une nouvelle Assemblée de 161 députés, aux pouvoirs très limités, doit remplacer celle que Kaïs Saïed avait gelée le 25 juillet 2021, arguant d'un blocage des institutions démocratiques issues de la première révolte des Printemps arabes, après la chute du dictateur Ben Ali en 2011.

Le président de l'autorité électorale Isie, Farouk Bouasker, a annoncé un maigre taux de participation, encore provisoire, de «8,8% à 18H00» (17H00 GMT).

Il s'agit de la plus faible participation électorale depuis la Révolution de 2011 après des records (près de 70% aux législatives d'octobre 2014) et c'est trois fois moins que pour le référendum sur la Constitution l'été dernier (30,5%), déjà marqué par une forte abstention.

Ce nouveau Parlement «est censé être plus démocratique et représentatif que tous les précédents Parlements de l'histoire du pays», a ironisé l'analyste Youssef Chérif sur Twitter.

Farouk Bouasker a reconnu un «taux modeste mais pas honteux», estimant qu'il s'expliquait par «l'absence totale d'achats de voix (...) avec des financements étrangers», contrairement au passé, selon lui.

Le Front de salut national, une coalition d'opposants dominée par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha -parti majoritaire du Parlement sortant- a qualifié ces résultats de «séisme», appelant le président à «réunir toutes les forces politiques» pour en discuter.

Accusant depuis des mois Kaïs Saïed (élu fin 2019) de «dérive dictatoriale», l'opposition et la plupart des formations politiques boycottaient le vote, pour dénoncer aussi un changement de loi électorale, imposant cette fois des candidatures sans affiliation à un parti.

Autre facteur pouvant expliquer la désaffection: les candidats (1.055), pour moitié enseignants ou fonctionnaires, étaient pour l'essentiel inconnus, avec très peu de femmes (moins de 12%) dans un pays attaché à la parité.

Avant le vote, la puissante centrale syndicale UGTT avait jugé ces législatives inutiles.

Depuis des mois, la crise économique est la préoccupation majeure des 12 millions de Tunisiens, avec une inflation de près de 10% et des pénuries récurrentes de lait, sucre ou riz.

«Pas de choix»Salima Bahri, une étudiante de 21 ans, rencontrée par l'AFP en banlieue de Tunis, n'a pas voté, estimant qu'«il n'y a pas de choix à faire, en l'absence de partis politiques».

En province, l'atmosphère était tout aussi morose.

A Kasserine (centre), région déshéritée proche de Sidi Bouzid où avait éclaté la Révolution de 2011, Abed Jabbar Boudhiafi, 59 ans, a voté «par devoir électoral» dans l'espoir d'une amélioration «politique et économique».

Mohammed Jraidi, 40 ans, a boudé les urnes: «je n'ai pas confiance dans la classe politique et ça va de mal en pis».

Plus au sud à Gafsa, Aicha Smari, 46 ans, a voté «poussée par la date-anniversaire du 17 décembre» 2010 quand le jeune vendeur de fruits et légumes

Mohamed Bouazizi s'était suicidé par immolation après des vexations policières, déclenchant la Révolution.

L'Assemblée des députés issue du scrutin (après un second tour d'ici à début mars) aura des prérogatives très restreintes en vertu de la nouvelle Constitution votée en juillet.

«Monopole du pouvoir»Le Parlement ne pourra pas destituer le président et il lui sera presque impossible de censurer le gouvernement. Il faudra dix députés pour proposer une loi et le président aura la priorité pour faire adopter les siennes.

«Ce vote est une formalité pour parachever le système imposé par Kaïs Saïed et concentrer le pouvoir entre ses mains», selon le politologue Hamza Meddeb.

Le scrutin est «un outil dont se sert le président Saied pour conférer une légitimité à son monopole du pouvoir», abonde l'analyste Hamish Kinnear, du cabinet Verisk Maplecroft, estimant toutefois que le scrutin aura le mérite de faciliter l'obtention de l'aide des bailleurs de fonds étrangers.

La Tunisie, dont les caisses sont vides, a demandé un nouveau prêt de deux milliards de dollars au Fonds monétaire international (FMI), qui conditionne d'autres aides étrangères.

Mais pour Jawhar Ben Mbarek du Front de salut national, «le peuple tunisien a envoyé un message aux forces étrangères -dont certaines ont soutenu le coup d'Etat de Kaïs Saïed- et au FMI, qu'il ne reconnaît pas ce gouvernement, donc ils doivent revoir leurs calculs».

Le 18/12/2022 à 08h45

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On dirais pas un tunisien lui quelq un conbait le nom de sa mere??? Bizar sa

Le printemps arabe est fini ou non?. C'est une question épineuse et elle cherche une vraie réponse. Thank you .

Frere tunisien penez les armes et reprenez votre grand pays et foutez moi se clodo en prison on vas ou la allez allez allez dieu est avec vous

Un adage arabe a dit : Li bgha elkhobza kollaha ( tebbouna en Tunisien) kaykhalliha kollaha. C'est à dire qui veut tous les pouvoirs, un jour ou un autre, il va finir par délaisser tous ces pouvoirs. Donc, pensons avant de réagir. Merci d'avance.

À force de s'accoquiner avec les vieilles criminelles casquettes Dz, cet apprenti dictateur tunisien risque de faire plonger la Tunisie sœur vers les ténèbres abyssales et ce que souhaite la mafia politico-financière qui gouverne la grande prison à ciel ouvert côté Ouest de cette paisible Tunisie! Nos frères et sœurs tunisiens méritent mieux que cette tête de nœud. À savoir l’aide du FMI ne résout pas les graves pénuries (d'ailleurs refusée) car les difficultés économiques de la Tunisie endettée à plus de 100 % De SON PIB, se font de plus en plus sentir auprès des Tunisiens, à cause de la mauvaise gouvernance de ce dictateur tunisien kaïss et depuis cet été, les pénuries s’enchaînent en Tunisie, même les RICHES pays de la CCG refusent d'aider cet incapable de kaïss! À le virer et vite...

Ça m'étonnerait pas de ce larbin et mendiant du petit caporal schlingriha reconnaîtra demain leur rat polizbel juste pour quelques dollars du misérable petit peuple algérien écrasé et opprimé...j'espère me tromper sur ce lâche dictateur de Kaiss.

Adieu Ben Ali, bienvenu au dictateur Tunisien Kaïs Saïed! Extrait : Le dictateur tunisien gouverne désormais par décret et s’est arrogé tous les pouvoirs. Plus de deux mois après son coup de force, légitimé par la violence islamiste au Parlement, le chef de l’État entraine-t-il son pays vers une nouvelle dictature! Quand le dictateur Kaïs Saïed avec en toile de fond le chaos sanitaire et économique a limogé le gouvernement, gelé le Parlement, devenu le théâtre de la violence des députés islamistes, et décrété l’État d’exception, on a refusé dans ces colonnes de crier au coup d’État et avec la bénédiction de l'hypocrite UE et particulièrement la France de l'ignoble Micron, lorsqu'il s'agit d'un parti islamique dans un pays musulman, leur démocratie à géométrie variable selon leurs intérêts

Le taux de participation à ces élections est suffisamment significatif pour être dispensé de tout commentaire. Mais est-ce que le président tunisien en tiendra compte ? Vu ses précédentes décisions il est peu probable qu’il ait un comportement responsable mais agira en fonction de ses seuls intérêts. Alors oublions la démocratie et parlons en toute clarté de dictature. Pauvre Tunisie !!!!!

Un dictateur part un autre revient. Quelque part les Européens doivent applaudir.

Je suis triste pour la Tunisie qui sombre dans la dictature

Tunisie:l’opposition appelle le dictateur à la démission, une abstention record de plus de 90% aux législatives:Du jamais vu, mais c'est compréhensible, ce boubraïsse kaïs s'est imposé comme un dictateur en cadenassant toutes les lois en Tunisie en sa faveur,a muselé l'opposition,le parlement et allant jusqu'à condamner Moncef Marzouki,ancien président de Tunisie à quatre ans de prison,qui a fuit la dictature Tunisienne et qui réside à Paris,qui avait vivement critiqué le coup de force du dictateur Kaïs et toute cette NOUVELLE POLITIQUE Tunisienne est dictée par la DICTATURE Dz,en lui jetant dans SA gueule qqs millions de $,mais à condition de suivre la feuille de route au Maghreb selon la junte,la preuve a été OBLIGÉ de recevoir le chef des RATS polizbel!Encore LA SCOUMOUNE😂...au suivant

Election lol vive ben ali

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