«Les référendums de la Russie sont un simulacre, un prétexte fallacieux pour essayer d'annexer des parties de l'Ukraine par la force», a dénoncé vendredi soir le président américain.
Auparavant, dans un communiqué conjoint, les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) avaient appelé «tous les pays à rejeter sans équivoque ces référendums fictifs», des «simulacres» qui «n'ont ni effet juridique ni légitimité».
Vendredi soir, dans son adresse quotidienne à la nation, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé lui aussi des «pseudo-référendums».
Sans aller jusqu'à dénoncer les scrutins, la Chine, partenaire le plus proche de Moscou, y est tout de même allée de sa critique, appelant au respect de «l'intégrité territoriale de tous les pays».
La Russie a commencé à faire voter dans le cadre de ses «référendums» d'annexion de régions ukrainiennes qu'elle contrôle entièrement ou en partie. Les votes, qui ont débuté vendredi à 05H00 GMT, s'achèveront le 27 septembre dans les régions séparatistes de Donetsk et Lougansk (est), et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijjia (sud).
Des centaines de bureaux de vote devaient être ouverts dans les quatre territoires, et d'autres en Russie pour faire voter les déplacés.
A Moscou, Saint-Pétersbourg et d'autres villes, les autorités ont organisé des manifestations de soutien aux votes à grand renforts de drapeaux et de slogans.
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«Ces référendums sont un pas vers cette paix», a affirmé Viktor Souvorov, 40 ans, présent au rassemblement moscovite, à deux pas de la place Rouge.
En Ukraine, à Chevchenkové, le responsable ukrainien Andriï Kanachevitch s'est lui insurgé auprès de l'AFP contre des scrutins «illégaux». «C'est n'importe quoi», dit-il.
«Signes de torture» à IzioumDu côté de l'ONU, une commission d'enquête a reconnu que des «crimes de guerre ont été commis en Ukraine», évoquant notamment des bombardements russes sur des zones civiles, des exécutions, des actes de torture, des mauvais traitements ainsi que des violences sexuelles.
L'Ukraine a par ailleurs annoncé avoir exhumé 447 corps d'un site d'enterrement de masse à Izioum, ville reprise aux Russes dans le nord-est, dont 30 avec des «signes de torture» tels que des mains liées, des membres cassés ou des «organes génitaux amputés».
Côté diplomatique, l'Iran s'est retrouvé dans le collimateur des autorités ukrainiennes, qui lui reprochent ses livraisons d'armes à Moscou et notamment des drones, qui ont fait un mort dans une attaque russe sur le port d'Odessa vendredi.
Fustigeant un comportement «hostile», Kiev a décidé de retirer son accréditation à l'ambassadeur iranien en Ukraine et de «réduire considérablement» le personnel de l'ambassade iranienne à Kiev.
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Sur le terrain, l'Ukraine a revendiqué vendredi la prise de Iatskivka dans la région de Donetsk (est). Elle dit aussi avoir avancé au sud de Bakhmout, localité de l'est, que l'armée russe essaye de prendre depuis des mois sans succès.
Côté séparatistes, le chef de Donetsk Denis Pouchiline a évoqué une situation «extrêmement difficile» au nord de sa ville.
Dans la région de Lougansk, un autre responsable séparatiste, Andreï Marotchko, a fait état de bombardements ukrainiens, constatant que les forces de Kiev «veulent tout faire pour faire dérailler le référendum».
L'annonce précipitée de ces scrutins s'était accompagnée de celle, mercredi par Vladimir Poutine, de la mobilisation immédiate d'au moins 300.000 réservistes. Le président russe a aussi menacé d'user de tout l'arsenal russe, qui comprend l'arme nucléaire.
Mobilisation de réservistes russesCette mobilisation de se poursuivait en Russie, le Kremlin cherchant la parade aux avancées de l'armée ukrainienne qui, forte des livraisons d'armes occidentales, a revendiqué de nouveaux progrès territoriaux vendredi.
Zelensky a à ce sujet appelé tous les Ukrainiens qui se trouvent dans les territoires occupés par les Russes à «se cacher pour échapper à la mobilisation russe» et, s'ils ne peuvent s'y soustraire, à «saboter toute activité de l'ennemi».
Si la télévision ne diffusait presque pas d'images de la mobilisation, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux ont montré des hommes aux visages fermés monter dans des bus après avoir embrassé leurs proches, certains en pleurs.
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Joint par l'AFP, Konstantin, 29 ans, dit avoir reçu sa convocation au domicile de ses parents. «Je suis encore sous le choc», dit-il. «Je ne vais pas me cacher mais je ne saute pas de joie non plus.»
D'autres se sont vu remettre une convocation après avoir été arrêtés lors de manifestations contre la mobilisation mercredi.
«Je m'attendais aux (procédures) habituelles: l'arrestation, le poste de police, le tribunal. Mais s'entendre dire: +Demain tu pars à la guerre+ (...) ça, c'était une surprise», a raconté à l'AFP Mikhaïl Souetine, 29 ans, qui a refusé de signer le document.
L'annonce de la mobilisation a aussi poussé de nombreux Russes à quitter le pays, provoquant un afflux aux frontières, sans qu'on ne puisse chiffrer l'ampleur du phénomène.
La Finlande a décidé de prendre des mesures pour limiter «significativement» l'entrée des citoyens russes sur son sol, alors que les pays baltes et la Pologne freinent déjà drastiquement les entrées depuis des semaines.