Vice-ministre chinois de la Sécurité publique, Meng Hongwei a été choisi pour succéder à la patronne de la police judiciaire française, Mireille Ballestrazzi, lors de l'Assemblée générale annuelle de l'organisation de coopération policière organisée sur l'île indonésienne de Bali, a annoncé Interpol.
Cette nomination pourrait faciliter les efforts de la Chine pour traquer de nombreuses personnes soupçonnées de corruption ou d'infractions à caractère économique et réfugiées à l'étranger.
Depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, le président Xi Jinping avait engagé une campagne anti-corruption, soupçonnée par certains observateurs de servir de purge déguisée au sein même du Parti communiste chinois.
L'un de ses volets, l'opération Skynet, vise à rapatrier des suspects de corruption ayant fui à l'étranger. L'agence Chine nouvelle rapportait fin septembre que 409 suspects avaient déjà été ramenés au pays.
Cette campagne a soulevé des réserves de certains pays accusant la Chine d'agir en secret sur leur sol, ou d'autres qui rechignent à expulser des suspects dans un pays accusé par certaines organisations de ne pas respecter les règles du procès équitable.
"Cette nomination est inquiétante car la Chine a longtemps utilisé (...) Interpol pour arrêter des dissidents et des réfugiés à l'étranger", a déclaré à l'AFP William Nee, spécialiste de la Chine à Amnesty International.
"Il est arrivé que la Chine abuse du système Interpol pour viser des dissidents ouighours qui, à notre connaissance, n'avaient rien fait de répréhensible selon les standards internationaux."
Basée à Lyon, l'organisation Interpol permet notamment de favoriser les échanges entre les polices de ses 190 pays membres.
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