Lors de sa première intervention publique depuis sa nomination en février à la tête du service d'espionnage américain, Mike Pompeo a concentré ses propos sur le site spécialisé dans la publication de documents confidentiels et sur d'autres sources de telles données, comme l'ancien sous-traitant de la NSA Edward Snowden.
Selon lui, ils représentent l'une des principales menaces que les États-Unis doivent affronter.
"WikiLeaks se comporte comme un service de renseignement hostile et s'exprime comme un service de renseignement hostile. Il a incité ses partisans à intégrer la CIA de façon à obtenir des informations", a affirmé M. Pompeo, devant le Center for Strategic and International Studies, un groupe de réflexion installé à Washington.
Le site "se concentre de manière écrasante sur les États-Unis, tout en cherchant le soutien de pays et d'organisations anti-démocratiques", a-t-il poursuivi.
"Il est temps de considérer WikiLeaks pour ce qu'il est vraiment, à savoir un service non-étatique de renseignement hostile souvent aidé par des acteurs étatiques comme la Russie", a relevé M. Pompeo.
Même si le site créé par l'Australien Julian Assange publie des documents secrets du monde entier, sa notoriété provient surtout de révélations liées aux États-Unis.
En 2010, il a notamment mis en ligne 251.000 correspondances d'ambassades américaines classifiées et, en pleine campagne présidentielle l'an dernier, il a publié des documents du parti démocrate nuisant ainsi à la candidate Hillary Clinton.
Selon les services américains de renseignement, cette dernière publication faisait partie d'un complot russe destiné à favoriser la victoire du candidat républicain Donald Trump.
La CIA a elle-même été récemment directement touchée par des fuites sur WikiLeaks, au sujet de ses techniques de piratage informatique.
M. Pompeo a relevé que M. Assange avait beau se présenter comme un justicier, il ne faisait en réalité qu'aider les ennemis des États-Unis.
"Assange et ses pairs font aujourd'hui cause commune avec les dictateurs. Bien sûr, ils essaient en vain de se draper eux-mêmes et leurs actions dans une démarche de protection de la liberté et de la vie privée. En réalité, ils ne défendent rien d'autre que leur célébrité. Leur monnaie, c'est la course au clic; leur sens de la morale est inexistant", a estimé le patron de la CIA.
En revanche, il n'a fait aucun commentaire sur les louanges adressées avant son élection à la Maison Blanche de Donald Trump envers Julian Assange.
Il n'a pas davantage évoqué sa propre mention de WikiLeaks dans un tweet contre le parti démocrate. A l'époque, il siégeait au Congrès des États-Unis, et était membre de la commission sur le Renseignement de la Chambre des représentants.