"Aujourd'hui, nous avons pris cinq ports essentiels du pays: Guanta, La Guaira, Puerto Cabello, Maracaibo et Guamache", a déclaré M. Maduro lors de son émission radio-télévisée hebdomadaire, après une réunion avec le ministre de la Défense Vladimir Padrino.
Il a indiqué qu'il avait désigné "une autorité unique pour chacun de ces cinq ports" et qu'il avait nommé le général Efrain Velasco Lugo président de l'organisme d'Etat qui gère l'ensemble des activités portuaires du Venezuela, la Bolivariana de Puertos.
"Avec ces désignations, avec cette prise civile et militaire de ces ports", le pouvoir espère que les ports "commencent à fonctionner comme ils le doivent", a déclaré M. Maduro.
Le président a précisé qu'il avait ordonné à partir de lundi le déploiement de militaires dans les ports, les aéroports et les entreprises et que ce déploiement avait révélé "un chaos, un désordre" qui selon lui favorisent "la corruption".
M. Maduro avait décidé lundi, devant la grave pénurie de vivres et de médicaments que connaît le Venezuela, que lui et le ministre de la Défense prenaient "le commandement total de l'approvisionnement du pays". Il avait précisé que tous les ministres seraient placés sous l'autorité de ce "commandement présidentiel d'union civile et militaire".
Lors de la signature du décret devant le parlement, M. Maduro a dit espérer "imposer l'ordre et l'autorité dans tous les maillons de l'économie" en réponse à ce qu'il qualifie de "sabotage" de l'opposition pour tenter de le chasser du pouvoir. "Ceci est une guerre", a-t-il ajouté.
Les Forces armées nationales bolivariennes (FANB) disposent d'un fort pouvoir économique et politique, contre lequel de nombreux analystes indépendants, l'opposition ou l'Eglise catholique se sont élevés.
Le Venezuela connaît une grave crise économique depuis la chute des cours du pétrole, dont il tire l'essentiel de ses revenus. Près de 80% des produits de première nécessité sont désormais quasi-introuvables, selon des organismes privés.
Le pays est en outre plongé dans une profonde crise politique. L'opposition, majoritaire au Parlement depuis les dernières élections législatives, réclame la tenue d'un référendum pour révoquer le président Maduro.
La décision de placer les ports sous autorité militaire a été prise dans le cadre de l'état d'"urgence économique" décidé en janvier et de l'état d'exception décrété mi-mai, qui attribue des pouvoirs spéciaux aux militaires et autres forces de sécurité et permet au gouvernement de prendre le contrôle des sources d'approvisionnement d'aliments, de produits de première nécessité et d’énergie.