Ain Defla, localité située dans centre-ouest de l’Algérie, a été le théâtre, samedi soir, d’un nouvel accrochage entre l’armée algérienne, tombée dans une embuscade, et les groupes islamistes locaux.
Un communiqué du ministère algérien de la Défense rapporte que «lors d'une embuscade opérée dans la zone de Gaadet Lahdjar (wilaya de Aïn Defla), un détachement de l'armée s'est accroché (...) avec un groupe terroriste armé, ce qui a causé le décès en martyr du caporal contractuel Znanda Mostafa».
En ce dimanche soir, une vaste opération est toujours menée dans la région par l’armée algérienne en vue de retrouver les présumés terroristes.
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Ce genre d’incidents, où des islamistes armés s’attaquent aux militaires ou autres agents des forces de l’ordre, reste très fréquent en Algérie, malgré la signature en 2005 d’une Charte pour la paix et la réconciliation en vue de mettre fin à la guerre civile qui a marqué la décennie 1992-2002 (plus 200.000 morts).
Cependant, cette dernière attaque à Aïn Defla est révélatrice du talon d’Achille de l’armée algérienne: son incapacité à pacifier le pays et son manque d’efficacité, malgré les moyens financiers et matériels mis à sa disposition. Preuve en est que c’est à proximité de cette zone, dite 1ère région militaire, que viennent de se dérouler de nouvelles manœuvres de l’armée algérienne.
En effet, cette attaque intervient moins de 48 heures après l’exercice dit «Bouclier 2020», qualifié de «réussi» et «pas comme les autres» par Saïd Chenfriha, chef d’état-major par intérim. Un exercice au cours duquel les équipements de l’armement russe, allant des blindés Kornet BTR aux bombardiers Sukhoï-24 et SU-30, en passant par les hélicoptères Mi-28 NE et Mi-171, ont été déployés.
Mais plutôt que de s'adonner à des démonstrations de force coûteuses et censées être destinées à un «ennemi» étranger, le nouveau régime ferait mieux de balayer devant sa porte et de recentrer l’armée algérienne sur la sécurisation du plus vaste pays d’Afrique.