Invitée sur le plateau de l’émission Clique au côté de l’acteur Kad Merad, Leïla Slimani est longuement revenue sur l'utilisation faite par les médias et les politiques français du terme "islamisme". Dénonçant son utilisation excessive et innapropriée, la lauréate du prix Goncourt 2016 a ainsi rappelé qu’ "un islamiste, ce n’est pas un terroriste". Faire la confusion entre les deux est "très dangereux et très approximatif", a-t-elle ainsi estimé. Et de citer son propre exemple, en expliquant "moi, je viens d’un pays qui est dirigé par des islamistes, par un parti islamiste: le Premier ministre du Maroc est islamiste. Ce n’est pas pour autant un terroriste. Il y a beaucoup de pays, dans le monde arabe, qui sont dirigés par des islamistes".
"Ce sont des partis politiques que vous pouvez aimer ou ne pas aimer", a-t-elle fait valoir, estimant que si elle "n’aime pas leur programme" pour autant, "il ne faut pas les confondre avec les terroristes".
"Cette obsession pour la religion, ça me met très en colère et très mal à l’aise", a-t-elle poursuivi, en associant ensuite les islamistes à des conservateurs, et en s’interrogeant: "quel est le problème au juste avec l’islamisme au pouvoir? Ne s’agit-il pas d’une option politique comme une autre?»
"Moi je hais les intégristes, et les intégristes de toutes les sortes (…) mais je peux respecter qu’il y ait des conservateurs dans toutes les religions. Il ne faut pas tout mélanger», a-t-elle conclu, en rappelant que "toutes les religions ont, par exemple, un problème avec les femmes (…) et défendent une forme de patriarcat". Des propos qui ont valu à l’écrivaine une volée de bois vert sur Twitter où certains internautes l’ont accusée de relativisme sur l’islamisme et ont jugé son discours dangereux.