"Si M. Ghosn venait en France, nous n'extraderons pas Mr Ghosn, parce que la France n'extradie (n'extrade, NDLR) jamais ses nationaux", a déclaré Mme Pannier-Runacher.
"Donc nous appliquons à M. Ghosn comme à Monsieur tout le monde les mêmes règles du jeu mais cela ne nous empêche pas de penser que M. Ghosn n'a pas à se soustraire à la justice japonaise; simplement, c'est les mêmes droits pour tout le monde, la nationalité française est protectrice de ses ressortissants", a-t-elle ajouté.
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"Je n'ai pas les mots pour qualifier cette fuite", a aussi dit la secrétaire d'Etat française.
"Encore une fois, personne n'est au dessus des lois", a-t-elle relevé. "Il était assigné à résidence, c'est une condition très désagréable, il n'avait pas accès à ses proches, je comprends aussi que cela soit très déplaisant mais sa vie n'était pas en danger sinon la France serait intervenue", a-t-elle poursuivi.
Arrêté à Tokyo en novembre 2018, Carlos Ghosn devait être jugé au Japon à partir d'avril 2020. Il fait l'objet de quatre inculpations, deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan (qui est aussi poursuivi sur ce volet) et deux autres pour abus de confiance aggravé.
L'homme d'affaires, détenteur des nationalités libanaise, française et brésilienne, a toujours nié toutes ces accusations, assurant avoir fui un "système judiciaire japonais partial".
M. Ghosn a quitté le Japon dans des conditions mystérieuses. Arrivé lundi à Beyrouth, il est entré au Liban avec un passeport français, selon des documents des autorités aéroportuaires que l'AFP a pu voir.
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Des enquêtes ont été ouvertes au Japon et en Turquie sur les circonstances de sa fuite.
"Nous sommes toujours, pour n'importe quel Français, dans une posture d'assistance consulaire. Nous l'avons été pour M. Ghosn quand il avait des problèmes de médicaments ou quand il s'est agi d'expliquer aux autorités japonaises qu'étant un peu affaibli on préférait améliorer ses conditions de détention", a encore expliqué Mme Pannier-Runacher.