Cette année, les classes ouvrières ont fêté le 1er mai dans un contexte exceptionnel ponctué par la flambée des prix, qui a secoué le panier de la ménagère et provoqué une baisse du pouvoir d’achat. De plus, il n’y a pas eu de réelles retombées positives du dialogue social, hormis sa reprise et son institutionnalisation pour garantir une paix sociale.
C’est du moins ce qui ressort des allocutions des différentes centrales syndicales, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 02 mai.
«Face à la dégringolade du pouvoir d’achat et à la tension sociale, le gouvernement demeure incapable de prendre des mesures efficientes et concrètes pour atténuer la flambée des prix et d’agir vigoureusement contre les intermédiaires et les spéculateurs qui mettent à profit la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence pour s’enrichir illicitement», a déclaré Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union Marocaine des Travailleurs (UMT).
Et de pointer du doigt la politique du «gouvernement, qui n’a pas honoré ses engagements concernant l’accord social conclu le 30 avril 2022 à l’issue des négociations dans le cadre du dialogue social, notamment l’augmentation générale des salaires et la réduction des impôts sur les salaires».
Dans son intervention à l’occasion du 1er mai, le patron de l’UMT s’est également interrogé sur l’attitude du gouvernement qui n’a pas donné suite à la demande de l’UMT en ce qui concerne «la suppression partielle et progressive de la Taxe Intérieure à la Consommation (TIC, qui oscille entre 10% et 20%), notamment sur les produits pétroliers».
Il a aussi reproché au gouvernement «de ne pas agir pour activer les mécanismes de plafonnement progressif des prix des carburants, dont la flambée se répercute sur les prix de plusieurs autres produits, dont ceux de première nécessité».
De son côté, la Confédération Démocratique du Travail (CDT), qui a fêté l’événement sous le slogan «Non à la destruction du pouvoir d’achat, non à la remise en cause des acquis en matière de retraites et non à la violation des accords sociaux», a vivement critiqué l’action gouvernementale.
Ainsi, elle a fait remarquer que «le gouvernement a accentué la crise économique et sociale au lieu de la résoudre», indiquant que «la loi de Finances 2023 comporte toutes formes d’orientations économiques et financières visant à concentrer plus de richesses entre les mains d’une petite poignée de citoyens qui détiennent le pouvoir politique et économique, et à offrir un soutien inconditionnel au capital de la rente».
Pour sa part, poursuit le quotidien, «l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM), bras syndical du Parti de la justice et du développement (PJD), a organisé son défilé à Casablanca avec un millier de manifestants, selon les organisateurs, et environ 700 d’après les autorités locales».
Des partis politiques se sont également manifestés pour l’occasion. Dans un communiqué rendu public, rapporte le quotidien, le Mouvement populaire (MP) a souligné que «l’étape du 1er mai serait une occasion pour tester le degré de sérieux du dialogue social entre les syndicats et le gouvernement, dialogue social que l’Exécutif ne cesse de médiatiser, sans actions concrètes, par ses slogans et ses promesses». Dans le même sillage, le parti du progrès et du socialisme (PPS) a exhorté «le gouvernement à protéger le pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs en prenant des mesures fortes et immédiates»
L’occasion de la fête du Travail a été marquée par l’allocution du ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des compétences, Younes Sekkouri, qui a passé en revue «les réalisations accomplies au cours de l’année sociale (mai 2022-mai 2023)».