Une première sortie médiatique qui tranche avec le silence de chapelle observé par le secrétariat général du PJD, celle d'Abdelilah Benkirane, qui a été déchargé par le roi Mohammed VI de la responsabilité de former le gouvernement, cinq mois après d'infructueuses négociations. Dans une brève déclaration à l'agence de presse "Reuters", Abdelilah Benkirane a affirmé: "la décision du roi est conforme à la Constitution". "Je m'en vais maintenant faire mes ablutions et ma prière, après je vais me consacrer à l'action sur le terrain".
En effet, c'est "en sa qualité de garant de la Constitution et de la bonne marche des institutions" que Mohammed VI a décidé de décharger Abdelilah Benkirane, celui-ci ayant échoué à se constituer une majorité confortable pour conduire le prochain Exécutif.
C'est en effet dans le strict respect de la Constitution, dont le texte a été plébiscité le 1er juillet 2011, que le souverain a décidé de désigner une autre personnalité politique issue du parti vainqueur du scrutin législatif du 7 octobre 2016, en l'occurrence le parti de la justice et du développement (PJD), pour diriger le prochain gouvernement.
En optant pour une autre personnalité issue du PJD, le roi, "arbitre suprême entre les institutions de l'Etat", relance le processus de négociation en vue de former le gouvernement et assurer, ainsi, "la continuité de l'Etat".
D'ailleurs, il n'est nullement fait mention dans le texte constitutionnel que le chef de gouvernement doit être forcément le secrétaire général de la formation politique ayant remporté le plus grand nombre de sièges au scrutin législatif.