Les différentes organisations des professions libérales et à leur tête l’Association des barreaux d’avocats du Maroc (ABAM) continuent de refuser les mesures fiscales contenues dans le projet de loi de finances 2023 (PLF) malgré l’accord conclu avec le chef du gouvernement.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 21 novembre, que le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, n’a pas pour autant changé d’avis sur ce sujet. «Nous ne pouvons pas accepter qu’une instance ou une organisation ne paie pas les impôts. Il s’agit d’une responsabilité nationale et tout le monde doit s’acquitter de ses obligations d’impôts», affirme le patron du PAM qui intervenait, samedi dernier, dans un meeting à Fès. «Il n’est plus acceptable que la rente et la jouissance des droits sans l’accomplissement des devoirs demeurent de mise au Maroc. Nous voulons une société moderne dont les membres se sacrifient les uns pour les autres», note Ouahbi.
Une déclaration qui sonne comme une réponse directe à la décision des avocats de poursuivre leurs mouvements de protestation et leur refus de l’accord conclu dernièrement entre l’ABAM et le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Abdellatif Ouahbi, qui intervient avec sa double casquette de ministre et du patron du PAM, a réitéré la volonté du gouvernement de soutenir le pouvoir d’achat des citoyens face aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux. «Nous sommes convaincus que nous sommes sur la bonne voie et conscients que la mise en place des réformes nécessite la prise de décisions audacieuses et radicales. Il faut qu’on soit résistants et persévérants face aux forces du statu quo pour que le pays puisse aller de mieux en mieux», estime le patron du PAM.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rappelle que les disposition fiscales contenues dans le projet de loi de finances 2023 ont provoqué un consensus général chez les professions libérales qui s’opposent à ces mesures, notamment au prélèvement à la source. C’est ainsi que les ordres des architectes et des ingénieurs géomètres topographes ainsi que les vétérinaires et la coordination nationale des comptables agréés ont observé, le jeudi 17 novembre, un sit-in commun devant le Parlement.
Auparavant, l’ABAM a organisé des grèves et autres mouvements de protestation dans les tribunaux avant de rencontrer le chef du gouvernement avec lequel elle a conclu un accord. L’ABAM avait alors annoncé l’arrêt de toutes les formes de protestations programmées, sauf que cet accord n’a pas fait l’unanimité au sein de la corporation des avocats dont certaines sections ont appelé à poursuivre les mouvements de protestation jusqu’à la suppression des dispositions fiscales contenues dans le PLF 2023.