Abderrahim Chahid, dirigeant de l’USFP et président de son groupe parlementaire à la Chambre des représentants, a accusé le gouvernement «d’avoir échoué à mettre en œuvre son programme».
Il a affirmé, dans un entretien accordé au quotidien Assabah, publié dans son édition du lundi 7 avril, qu’on ne pouvait pas le qualifier de «gouvernement des compétences». Cette qualité, a-t-il déclaré, «fait défaut à ses ministres».
Dans cet entretien, le dirigeant socialiste a critiqué ce qu’il considère comme «une course effrénée de la majorité pour prendre la tête du prochain gouvernement».
Il a d’ailleurs soulevé des interrogations sur la supposée «utilisation des moyens de l’État et de sa logistique dans une campagne électorale avant l’heure».
Selon lui, «ce qui est inacceptable dans la compétition évidente des composantes actuelles de la majorité pour diriger le gouvernement de 2026, c’est qu’elle commence dès maintenant, de manière manifeste et souvent avec une certaine virulence».
Espérons, a-t-il poursuivi, «que nous ne vivions pas un moment collectif de présentation du bilan de ce gouvernement, mais plutôt trois moments distincts, avec chaque parti de la majorité présentant son propre bilan, voire critiquant celui de ses partenaires au sein du gouvernement».
Mais, à ce stade, la précipitation des composantes de la majorité et leur entrée en compétition pour remporter les prochaines législatives «soulèvent d’une part des questions sur l’utilisation de la logistique de l’État et de ses ressources dans des campagnes électorales prématurées, et sur le degré de cohésion de la majorité gouvernementale».
Une cohésion, qui plus est, s’avère «nécessaire et essentielle pour garantir l’efficacité des interventions gouvernementales, surtout face aux défis politiques, économiques et sociaux auxquels notre pays est confronté».
D’autre part, a ajouté le dirigeant socialiste, cela constitue «une menace directe pour la pratique démocratique dans notre pays».
Pour lui, la nature de cette compétition «a poussé certains dirigeants de partis de la majorité à adopter un discours d’opposition pour se désengager des décisions et choix impopulaires du gouvernement, et pour jouer sur des cordes sensibles afin de séduire les citoyens».
Ceci, a-t-il noté, rendra le choix entre les acteurs politiques plus difficile qu’il ne l’est déjà, affectant ainsi la compétition électorale.
Dans sa lancée, le député socialiste estime que son groupe parlementaire lutte, en attendant, pour alerter le gouvernement et proposer des solutions afin de contribuer à sortir le pays des problèmes actuels. Cela, regrette-t-il, au moment où le gouvernement «s’efforce de réduire les opportunités d’action de l’opposition, y compris celles de l’USFP», ce qui n’a pas empêché son parti de tenter d’exploiter tous les moyens et mécanismes à sa disposition, «en évitant toute forme de surenchère ou de polémique».
Notre pays, estime-t-il, a, aujourd’hui, besoin «d’une opposition responsable autant que d’un gouvernement responsable».
Or, affirme Abderrahim Chadid dans cette interview accordée à Assabah, même si les nombreux qualificatifs par lesquels la presse a tendance à désigner le gouvernement, qualificatifs pour le plus souvent farfelus et en tout cas sans fondement, «l’on ne peut pas, non plus, qualifier l’équipe actuelle de gouvernement de compétences».
Campant parfaitement son rôle de député de l’opposition, le dirigeant socialiste estime que la manière dont les membres du gouvernement gèrent certains dossiers dénote justement d’un «manque de compétence».
Il cite notamment la gestion de dossiers comme celui de l’enseignement, des étudiants en médecine, du secteur de la santé, de la persistance de la flambée des prix, et bien d’autres dossiers et problématiques épineuses.
Ceci dit, a-t-il indiqué, l’ambition de remporter les élections et, par conséquent, de diriger le gouvernement reste légitime.
Chaque parti politique a le droit, et même le devoir, d’aspirer et de travailler à prendre la tête du gouvernement, afin de mettre en œuvre ses choix et son programme politique.
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