C’est le sujet qui fait grand débat au Parlement, et dans ses coulisses. Et ce n’est ni un projet de loi organique, ni un autre projet de loi sur lequel les députés doivent légiférer, mais plutôt la gestion de leurs absences lors des séances parlementaires!
La décision prise par le bureau de la Chambre des représentants de lire les noms des députés absents au début des séances plénières continue en effet de les faire réagir, et ils ne semblent toujours pas d’accord avec cette manière de faire.
Assabah de ce mercredi 11 décembre révèle un nouvel argumentaire de taille, désormais brandi par les détracteurs de cette mesure.
Selon le quotidien, les chefs des groupes parlementaires auxquels il a eu accès sont tous alignés sur la nécessité de traiter avec rigueur la problématique des absences des parlementaires, particulièrement lors des séances de vote, qui constituent une responsabilité placée en eux par les citoyens.
Cependant, ils critiquent fortement des failles relevées dans le dispositif mis en place par le bureau de la Chambre des Représentants.
Selon eux, la liste des noms des députés absents, lue lors des séances, inclut des parlementaires pourtant présents lors des séances concernées, ce qui révèle l’existence d’erreurs commises par les personnes en charge de contrôler la présence des députés.
Certains expliquent cette erreur par la possibilité que la liste des présents est élaborée à un moment où certains députés ont déjà quitté la séance concernée, soit après avoir accompli leur devoir de vote, ou après la fin de la discussion à propos des questions en lien avec les secteurs qui les concernent.
Cela ne veut aucunement dire qu’ils ont été absents, et qu’ils n’ont pas rempli leur devoir d’élus.
Assabah indique que cette ligne de défense n’est pas adoptée par l’ensemble des parlementaires. L’une d’eux, élue du PJD, avait elle-même dénoncé certains élus qui présentent les badges de leurs pairs absents, afin qu’ils ne soient pas listés en tant que tels.
Une pratique courante, que le bureau de la Chambre des représentants tente aussi d’éradiquer.
À ce propos, Assabah rapporte des propos du président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi Alami, qui a confié au quotidien que son bureau était engagé à appliquer les dispositions du règlement intérieur du Parlement, tout en restant à l’écoute des propositions des députés, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition.
Il a également rappelé que «des caméras de haute technologie devraient être installées, pour mieux identifier les absents».
Cette décision a été prise après la polémique soulevée par les députés, sur l’inscription dans la liste des absents de parlementaires pourtant présents lors des séances.
Elle vise également à rendre encore plus efficace le dispositif de contrôle, surtout au regard du nombre important d’absents relevés lors de certaines séances.
À titre d’exemple, Assabah cite le vote d’un projet de loi relatif à l’industrie cinématographique, où seuls 94 députés étaient présents, alors que 301 avaient été inscrits parmi les absents, ou encore le vote du projet de loi de Finances, auquel 130 députés étaient absents lors du traitement de la première partie, et 167 lors de la seconde.
Sur le même registre, le quotidien relaie aussi des propos de Mohamed Sibari, vice-président de la Chambre des représentants, qui explique que le règlement intérieur de l’institution législative impose la présence des parlementaires à l’ensemble des séances, sauf en cas de présentation à son bureau d’un justificatif acceptable.
La liste des raisons pour lesquelles un député peut s’absenter est également définie par ce même règlement.