Depuis l'éclatement de ce qui est désormais connu comme le «scandale des déclarations à la CNSS», le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme et tout le PJD derrière lui cherchent à n'importe quel prix à sortir de cette mauvaise passe sans trop de dégâts. Le ministre du Travail, Mohamed Amekraz, également éclaboussé par ce scandale, préfère, lui, la fuite en avant. Il continue de refuser, en effet, de comparaître devant la commission au Parlement, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du jeudi 2 juillet.
Mohamed Amekraz, également patron de la jeunesse du PJD, a été convoqué en sa qualité de ministre de tutelle et de président du conseil de l'administration de la CNSS par la commission du contrôle des finances publiques, présidée par le PJD, son parti. Il vient de demander, pour la deuxième fois, le report de cette réunion à laquelle devait également assister le directeur adjoint de la CNSS. Les députés membres de la commission n’ont reçu une notification, par SMS, du report que peu avant son démarrage.
Cette session, rappelle le quotidien, devait se tenir mercredi 24 juin. Elle a été reportée une première fois sur demande du ministre Amekraz. Une nouvelle date a été fixée pour mardi dernier. Le ministre a encore demandé et obtenu son renvoi à une date ultérieure. Aux dernières nouvelles, la commission du contrôle des finances publiques insiste pour tenir, jeudi 2 juillet à partir de 15h00, cette réunion en présence du ministre du Travail et de l'insertion professionnelle, et du directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale, pour discuter un exposé sur cette institution.
Prendront part à cette réunion, un représentant de chaque groupe et groupement parlementaires, avec la possibilité pour les membres de la commission de participer aux travaux de cette réunion via visioconférence. Officiellement, la réunion n’abordera pas explicitement la question de la déclaration des salariés à la CNSS. C'est sans doute pour cette raison que plusieurs parlementaires ont exprimé leur étonnement quant au comportement du ministre, qu'ils qualifient d’ailleurs «de fuite en avant».
Il faut dire que le ministre du Travail n'est pas totalement épargné par les députés. Plusieurs d'entre eux ont déjà demandé, il y a quelques jours, l'ouverture d'une enquête concernant les employeurs, dont des ministres, qui auraient enfreint la loi en refusant de déclarer leurs employés à la CNSS. Un peu plus tôt, un parlementaire a adressé une question écrite au même ministre, lui demandant de fournir aux membres du Parlement des données concernant le nombre de cabinets d'avocat qui n'ont toujours pas déclaré leurs employés à la CNSS.