Mohammed Hussein Ali Al Amoudi met à exécution ses menaces contre le Maroc. Le président de Coral Petroleum, actionnaire à 67% dans le capital du raffineur national SAMIR, vient de déposer une plainte contre le royaume auprès du tribunal de l’Union Européenne. Il a également saisi le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) pour intervenir dans cette affaire. Dans sa requête, Al Amoudi demande aux deux institutions d’intervenir en tant que médiateurs afin de désamorcer le conflit. «Il réclame également des compensations et indemnités pour les dommages causés par le gouvernement marocain», rapporte Akhbar Al Yaoum dans son numéro de ce mercredi 15 juin. De par son refus de rééchelonner les dettes du raffineur et les saisies opérées sur ses comptes auprès des banques, le Maroc aurait causé du tort à la SAMIR, affirme Al Amoudi. Dans une déclaration au quotidien, il indique avoir fait tout son possible pour que le conflit n’atteigne pas ces proportions. «Malheureusement, le gouvernement marocain n’a pas pris en considération ses sacrifices et lui a fait subir des pertes financières considérables de plusieurs centaines de millions de DH», rapporte le journal.
Le président de Coral Petroleum se dit confiant quant à la décision du Tribunal européen et espère récupérer ses droits financiers grâce aux indemnités qui seront fixées par le tribunal européen ou le centre américain à son profit. Pour s’assurer de résultats probants, Al Amoudi déclare avoir fait appel à des avocats américains qui auront la lourde tâche de le défendre face au Maroc.
Selon lui, le seul souci du gouvernement marocain est de récupérer les dettes de la SAMIR et non de la sauver. «Il affirme, par ailleurs, qu’il était disposé à payer l’ensemble des dettes de la société et solder les impôts à sa charge, mais qu’il avait besoin de temps et d'un rééchelonnement de la dette pour y parvenir», poursuit le journal.Al Amoudi indique aussi avoir écrit à plusieurs reprises au roi. "Ces lettres ne sont peut-être pas parvenues à destination ou certains éléments de son entourage font tout pour l’empêcher d’intervenir."
Al Amoudi s’était tourné vers le tribunal de commerce qui a prononcé la liquidation judiciaire de la SAMIR. Aujourd’hui, il se tourne vers l’arbitrage international. "Nous sommes prêts à défendre les intérêts de notre pays par tous les moyens légaux en notre disposition", a déclaré, pour sa part, Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.