Les autorités publiques de la ville d’Agadir ont investi, dimanche dernier, le chantier de construction d’un lotissement près de la zone de «Tikiouine», le propriétaire ayant commis plusieurs infractions à la loi. Il s’agit du parlementaire PJDiste et président du Conseil de la municipalité de Dchira Jihadia, Ramadan Bouachra. Selon des sources autorisées, le wali de la région de Souss Massa avait adressé un avertissement au parlementaire avant d’ordonner la saisie des engins et des bulldozers se trouvant sur ce chantier. Le wali lui avait demandé d’arrêter les travaux d’excavation dans le lotissement précité après constatation de défauts de construction et violation de la loi.
L’élu islamiste aurait bénéficié d’une nouvelle autorisation signée par le président du Conseil municipal, lui aussi PJDiste, et ce après l’expiration du délai légal de trois ans pour la construction d’un lotissement. Pourtant, la loi stipule qu’en cas de dépassement de ce délai, le promoteur devra déposer un nouveau dossier et suivre les procédures juridiques en vigueur. Mais le parlementaire n’avait pas respecté cette procédure et avait obtenu l’autorisation de construire auprès des services du Conseil municipal, en violation de la circulaire conjointe diffusée récemment par les ministère de l’Intérieur et de l’Habitat.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 21 juillet, que le wali avait donné des instructions fermes à ses services pour contrôler et sanctionner les infractions relatives à l’urbanisme. Les contrôles avaient été renforcés lorsqu’une commission centrale du ministère de l’Intérieur avait relevé des infractions dans le projet «Taghazout» et décidé la démolition de plusieurs bâtiments.
Outre les violations de la loi sur l’urbanisme, le parlementaire islamiste avait déjà suscité la polémique à propos de la façon dont il avait acquis des terrains appartenant à l’Etat. Ce qui l’a contraint à s’expliquer, à travers sa page Facebook, sur ce lot de terrain qu’il avait transformé en projet résidentiel et touristique. Il précise qu’il exploite en location, depuis 18 ans, cette terre agricole appartenant aux domaines de l’Etat, et ce comme tous les autres bénéficiaires. Et le parlementaire de souligner qu’il avait présenté une demande, comme tous les autres promoteurs. Mais, comme il n’avait pas l’argent nécessaire, il s’est associé avec d’autres personnes pour réaliser ce projet.