Le 26 septembre dernier, le Roi Mohammed VI a adressé une lettre au Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lui demandant d’accélérer la réforme de la Moudawana, afin que le nouveau texte régissant le Code la famille soit finalisé dans un délai de six mois.
Cette décision ravit la société civile, particulièrement les militants des droits des femmes et de l’égalité des sexes. Aïcha Guellaâ en fait partie. Avocate et présidente de l’Association marocaine de défense des victimes, elle se réjouit de cette avancée.
«La révision de la Moudawana est une victoire pour la femme et l’enfant», se félicite-t-elle dans les colonnes d’Assabah. Dans un entretien accordé au quotidien, Aïcha Guellâa estime que la lettre royale est une seconde étape, après le discours du Trône prononcé par le souverain en 2022, appelant à une réforme de la Moudawana.
D’après l’avocate, la lettre royale vient ôter le caractère sacré du Code de la famille. Il s’agit à ses yeux d’une réalisation en faveur du renforcement du choix démocratique dans le cadre de la démocratie participative. La décision royale ouvre aussi, selon elle, la possibilité de réforme de toute loi sensible au sein de la société.
Quant aux attentes, la présidente de l’Association marocaine de défense des victimes estime que l’une des priorités est la consécration de l’égalité effective entre les femmes et les hommes ainsi que l’intérêt des enfants. Cette égalité doit être effective dès les fiançailles et le mariage. Elle doit l’être aussi dans les cas de divorce, notamment au niveau de la pension et de la garde des enfants.
Dans cette interview, Aïcha Guellâa évoque également la réforme de l’héritage. «Qu’est-ce qui nous empêche de réviser certaines dispositions en matière d’héritage à l’aune des avancées qu’ont connues d’autres sociétés?», s’interroge-t-elle.
Par ailleurs, l’avocate plaide aussi pour la reconnaissance de la paternité par le biais de tests ADN qui selon elle permet à l’enfant de bénéficier de ses droits. D’après Aïcha Guellâa, cette disposition consacre l’intérêt suprême de l’enfant et permet d’aborder sereinement l’avenir du pays et de la société.