Aides aux veuves: des statistiques qui contredisent Benkirane, après ses vifs propos avec Akhannouch

Aziz Akhannouch et Abdelilah Benkirane côte à côte au Parlement.

Abdelilah Benkirane, ancien Chef du gouvernement et secrétaire général du PJD, aux côtés de Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement, dans l'hémicycle de la Chambre des représentants, au Parlement.. Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseLes statistiques officielles des aides sociales directes, représentant fidèlement la réalité des faits, viennent démentir les assertions assénées par Abdelilah Benkirane, ancien chef du gouvernement, à propos de ces subventions qui ciblent les veuves, entre autres catégories de la société marocaine. Une source autorisée au gouvernement a apporté, à ce propos, une mise au point et quelques éclaircissements. Une revue de presse d’Assabah.

Le 04/09/2024 à 18h51

Au gouvernement, une source autorisée interrogée par Assabah pour son édition de ce jeudi 5 septembre a indiqué que «la dernière sortie médiatique de Abdelilah Benkirane, ancien chef du gouvernement et actuel secrétaire général du Parti de la justice et de développement (PJD, opposition), à propos des aides sociales directes notamment adressées aux veuves et aux enfants orphelins, serait une preuve que ce type dit n’importe quoi [sic, Ndlr]».

Le quotidien relaie aussi le fait que ce même interlocuteur «a précisé que les veuves n’avaient le droit de bénéficier d’aucune autre aide au cours de la période où le PJD a mené [la coalition au] gouvernement».

Aujourd’hui, ajoute cette source, avec le Programme d’aides directes, «les femmes veuves en situation de précarité ayant à charge des enfants orphelins bénéficient d’aides supplémentaires mensuelles».

Selon cet interlocuteur, «une veuve inscrite au Registre social unifié (RSU), perçoit 350 dirhams pour chacun de ses enfants orphelins, dans la limite des trois premiers, et ce montant passera à 375 dirhams au cours de l’année 2025 puis à 400 dirhams au cours de l’année 2026».

Les quatrième, cinquième et sixième enfants recevront chacun une aide de 36 dirhams par mois, s’ils sont scolarisés, et de 24 dirhams pour les enfants qui ne le sont pas, a-t-il aussi ajouté.

Cette source gouvernementale précise également que «les veuves ayant à leur charge un enfant en situation de handicap bénéficieront d’une aide supplémentaire, alors que celles n’ayant pas d’enfant recevront une aide directe de 500 dirhams, avec la possibilité de s’inscrire au régime social de l’AMO Tadamon».

Les statistiques relatives à la période du mois de juin 2024, explique cette source autorisée, viennent démentir les assertions de Abdelilah Benkirane car, en tout, il y a eu «400.259 veuves, dont 83.340 ayant des enfants et 316.919 sans enfant, qui ont bénéficié d’aides de l’État, grâce à l’Aide sociale directe».

De plus, poursuit le quotidien, relayant cette source autorisée, «si l’ancienne formule du programme d’aide n’avait ciblé que 76.000 veuves, le nombre de bénéficiaires dans le cadre de l’aide sociale directe a atteint aujourd’hui 375.000 familles prises en charge par des veuves».

Selon Assabah, «l’offre d’aides sociales directes cible aussi plus de cinq millions d’élèves, de leur naissance jusqu’à l’âge de 21 ans, en [faisant percevoir à leurs parents une somme de] 200 dirhams par mois en 2024, et de 300 dirhams en 2026».

C’est pour cet ensemble de raisons, écrit le quotidien, que «le gouvernement actuel, en coordination avec le HCP, avait activé le processus de mise en place du Registre Social Unifié en 2023, alors qu’il était programmé pour 2025».

Par Mohamed Younsi
Le 04/09/2024 à 18h51