L'affaire des nominations à l’ANRE (Autorité de régulation de l'électricité) reprend là où elle aurait dû commencer. Au Parlement. Habib El Malki et Hakim Benchamach, les présidents des deux Chambres, saisis par le bureau de la Chambre pour le premier et par les chefs de groupes parlementaires pour le second, se sont dit disposés à en débattre, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui précise, dans son édition du lundi 24 août, qu'une réunion est prévue dans ce cadre, la semaine prochaine, à la première Chambre.
En effet, indique le quotidien qui cite des sources parlementaires, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a accepté, sur demande des membres du bureau, de tenir une réunion, lundi 31 août, pour discuter de l'affaire. El Malki devra expliquer aux membres de l'instance dirigeante de la Chambre ce qui l'a décidé à proposer trois membres de son parti, l’USFP, à l'Autorité nationale de régulation de l'électricité. Le président devra surtout expliquer aux membres du bureau de la Chambre les raisons pour lesquelles il les a tenus à l'écart de cette décision qui n'a fait l'objet d'aucune concertation.
Par ailleurs, ajoutent les sources d'Al Ahdath Al Maghribia, trois groupes parlementaires de la Chambre, qui en compte neuf, ont de même rejeté l'initiative du président de la Chambre des conseillers qui a également proposé, pour nomination à l’ANRE, trois membres de son parti, le PAM. Les groupes parlementaires en question soutiennent que la décision est «contraire au règlement intérieur de la Chambre». D'après les sources parlementaires citées par le quotidien, Hakim Benchamach a réagi positivement à la saisine des trois groupes, mais aucune date n'a encore été fixée pour discuter du sujet.
Concrètement, les groupes parlementaires du PJD -dont le secrétaire général a pourtant signé le décret de nomination des personnes visées- de l'Istiqlal et du MP rejettent la manière dont ces nominations ont été décidées. Pour eux, cette décision va à l'encontre des dispositions du règlement intérieur de la Chambre, de la jurisprudence et des avis produits par la Cour constitutionnelle. De plus, cette initiative ne respecte, d’après eux, ni le principe du pluralisme partisan, ni celui de la parité. Elle ne tient pas compte, non plus, des compétences exigées pour le poste, et va jusqu'à écorcher l'image de l'institution parlementaire.
A la Chambre des représentants, certains groupes parlementaires estiment également que la décision prise par Habib El Malki est contraire aux dispositions de l'article 347 du règlement intérieur de la Chambre. Lequel article précise que, dans le cadre des attributions qui lui sont conférées en la matière, le président de la Chambre doit respecter les critères du pluralisme, de l'alternance, de la compétence et de la parité lors des nominations aux instances de régulation, ainsi que les droits et libertés et les principes de bonne gouvernance, de développement humain et durable et de démocratie participative.