Après avoir passé 21 ans à la tête du Haut-commissariat au plan (HCP) depuis sa création en 2003, Ahmed Lahlimi a pris sa retraite à l’âge de 85 ans avant même l’annonce des résultats du recensement de la population et de l’habitat (RGPH) qu’il a supervisé. Durant son mandat, ce politique et économiste chevronné a réalisé de nombreux acquis, mais a également provoqué beaucoup de polémiques et de guerres des chiffres avec les gouvernements successifs, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mardi 22 octobre.
Sa forte personnalité et ses compétences ont fait du HCP une institution constitutionnelle indépendante qui n’est soumise à aucune tutelle. Le professeur d’économie et expert en politiques publiques, Abdelghani Yamani, a indiqué que le mandat de Lahlimi avait accompagné tous les changements fondamentaux et les réformes structurelles opérés durant la nouvelle ère.
Il est vrai, ajoute le même intervenant, que «Lahlimi, en tant qu’économiste et homme politique, est issu de la période des idéologies révolues, mais il faut reconnaitre que, pendant sa présidence, le HCP a connu un développement consistant notamment dans l’injection d’une jeune génération très bien formée dans le domaine des statistiques et l’élaboration des prévisions économiques, ainsi que dans l’économétrie basée sur les mathématiques futuristes».
Son départ est compréhensible étant donné l’âge de cet homme pragmatique et technique qui a accumulé les expériences dont ont profité tous les cadres au sein du HCP, relaie Al Ahdath Al Maghribia. Normal, poursuit-il, que «le Maroc se positionne aujourd’hui comme le pionnier en Afrique et au Moyen Orient de la précision et de l’exactitude des chiffres et leurs références scientifiques et méthodologiques conformes avec les normes du FMI, de la Banque mondiale et de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE)».
Comme beaucoup d’eau a coulé sous les ponts avec l’apparition de nouveaux défis comme les changements climatiques, les tensions géopolitiques, ainsi que l’adoption du nouveau modèle de développement, le HCP devra passer à une nouvelle étape et jouer de nouveaux rôles, précise la même source. De ce fait, «le mandat du remplaçant de Lahlimi, en l’occurrence Chakib Benmoussa, devra être compatible avec le modèle de développement avancé, comme l’accompagnement de la transformation structurelle de l’économie marocaine», conclut Abdelghani Yamani