A chaque fois qu’il évoquait ses détracteurs, l’ancien secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et ex-chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, les qualifiait de «afarit wa tamassih» (diables et crocodiles). Son successeur à la tête du parti et de l’Exécutif, Saâd-Eddine El Othmani, a aussi trouvé les mots pour qualifier ses adversaires.
Lors d’une rencontre avec le groupe parlementaire de son parti, lundi 15 janvier, au siège du PJD à Rabat, El Othmani a prononcé un long discours qui a duré 45 minutes.
Al Ahdath Al Maghribia qui revient, dans son édition de ce mercredi 17 janvier, sur le discours du chef du parti islamiste, souligne que ce dernier avait pour devise de ressouder les rangs de sa formation et d’inciter ses membres à plus de mobilisation. «D’autant plus que le parti est sujet à des difficultés, subit la zizanie et la résistance parce qu’il dérange et parce qu’il a pris la place à laquelle aspirent toutes les forces politiques», estime le SG du PJD.
Les propos du psy sont empreints d’un vocabulaire largement différent de celui de son prédécesseur qui, lui, puisait souvent dans le jargon animalier, fait remarquer Al Ahdath. Mais le fond reste le même puisqu’il s’agit d’attirer l’attention des militants sur «les obstacles qui se dressent devant le parti dans sa gestion de la chose publique».
«Nous tenons à la stabilité de notre pays et à sa sécurité ainsi qu’à son développement et aux réformes. Et nous disposons de toutes les qualités pour être efficaces», a ajouté le chef du PJD dont les propos sont qualifiés par le journal arabophone de «chantage».
Dans son allocution, Saâd-Eddine El Othmani est également revenu sur la relation de son parti avec son allié majeur au sein de la coalition gouvernementale, à savoir le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS). «Nous sommes fidèles à nos alliés en dépit des manigances des semeurs de zizanie, qui tentent en vain de nous mettre des bâtons dans les roues», a-t-il expliqué. Une manière d’éteindre le feu après les déclarations peu amènes de Mustapha Ramid à l’encontre des ministres du PPS.