Après Madrid, Paris: l’Algérie perd toutes ses batailles sur le Sahara

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Revue de presseAprès avoir coupé les ponts et provoqué des crises avec la France et l’Espagne suite à leur reconnaissance de la marocanité du Sahara, le régime algérien a été contraint d’adopter une approche plus conciliante. Il s’est désormais résigné à maintenir des relations normales avec ces deux pays, en admettant qu’ils ne reviendront pas sur leur décision. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 26/03/2025 à 19h26

Le régime algérien a opéré un revirement à 360 degrés en renouant avec une approche plus conciliante envers la France. Ce geste est interprété comme un retour dans le giron français après une période de dissension, marquée par la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Cette réorientation intervient après les efforts infructueux d’Alger pour infléchir la position de la France et pour solliciter l’Espagne en échange d’un retrait de son soutien à la marocanité du Sahara. Face à ce double échec, Alger a apparemment accepté la nouvelle donne et consenti à maintenir des relations avec Paris et Madrid, en tant que nations reconnaissant la souveraineté du royaume sur ses provinces du sud, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du jeudi 27 mars.

Le président Tebboune a tenté de minimiser la portée de ce rétropédalage en affirmant que la reconnaissance française de la marocanité du Sahara ne constituait pas une source de préoccupation majeure. Cette déclaration contraste fortement avec les protestations initiales et le rappel de l’ambassadeur algérien à Paris.

De même, les tentatives d’Alger de faire pression sur l’Espagne pour qu’elle modifie sa politique se sont avérées vaines. Bien au contraire, Madrid a tenu à réaffirmer la solidité de son partenariat avec Rabat. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a rappelé, le mardi 25 mars, la profondeur de la coopération bilatérale, soulignant que «les trois dernières années avaient été marquées par le meilleur climat de coopération de l’histoire des relations entre le Maroc et l’Espagne».

S’exprimant devant les Cortès, il a mis en avant l’adoption de la déclaration conjointe de 2022, issue des discussions entre le roi Mohammed VI et le chef du gouvernement Pedro Sanchez, comme un facteur clé de cette amélioration. Les échanges commerciaux ont atteint un niveau record de près de 25 milliards d’euros, témoignant de la solidité et de la complémentarité des relations économiques et commerciales entre les deux royaumes. Le ministre a également souligné la coopération sécuritaire cruciale entre les deux pays dans la lutte contre les réseaux de traite des êtres humains et le démantèlement des cellules terroristes.

Ces déclarations, précédées de signaux positifs de Madrid, renforcent la perception de la pertinence et de l’efficacité de la démarche adoptée par le gouvernement de Pedro Sanchez. Une position qui s’est avérée bénéfique pour l’Espagne sur tous les plans. La convergence de vues et la gestion coordonnée des dossiers communs entre Madrid et Rabat ont également eu des répercussions positives sur les relations entre le Maroc et les îles Canaries, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

Les dirigeants de cet archipel, autrefois parmi les plus fervents défenseurs de la thèse séparatiste, se sont désormais rangés derrière le plan d’autonomie marocain. Le chef du gouvernement, Fernando Clavijo, avait exprimé en octobre 2024, lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, le soutien total de son gouvernement à la politique du gouvernement central espagnol, reconnaissant ainsi de facto la marocanité du Sahara.

Par Hassan Benadad
Le 26/03/2025 à 19h26

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