Avortement, relations consenties entre adultes, mariage des mineures… le plaidoyer d’Abdellatif Ouahbi

وهبي يبدي رأيه حول الإجهاض والعلاقات الجنسية خارج الزواج

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice.

Le 12/04/2023 à 13h34

VidéoLe ministre de la Justice a défendu, mardi soir à Rabat, lors d’une conférence-débat, les libertés publiques, dévoilant son avis sur plusieurs sujets, dont l’avortement, les relations sexuelles entre adultes consentants, le viol des enfants et le mariage des mineures.

«La solution à la question de l’avortement se trouve dans la relation qu’entretient un médecin avec la femme concernée, et c’est à eux de déterminer l’issue de ce problème», a-t-il affirmé lors de cette conférence organisée, dans la soirée du mardi 11 avril à Rabat, par le Centre du dialogue public et des études contemporaines sous le thème «Les libertés publiques, entre les valeurs universelles et les constantes nationales».

Au sujet de l’avortement et d’autres aspects liés aux libertés publiques, Abdellatif Ouahbi a suggéré aux politiques et aux représentants de la société civile, dont les oulémas et les théologiens, d’adopter de la souplesse dans la recherche des solutions en faveur d’une société qui progresse et évolue.

«L’Islam est une religion des libertés», a-t-il expliqué en exprimant son engagement à apporter «personnellement des idées dans le cadre de la réforme du Code pénal et du Code de la famille».

À propos des relations sexuelles hors mariage, le ministre, également secrétaire général du PAM, a évoqué la question des risques judiciaires et des peines «injustes» que prévoient la procédure judiciaire actuelle.

«Tant que vous n’avez pas de preuves formelles de l’existence de relations sexuelles hors mariage entre un homme et une femme, il est inadmissible de stigmatiser des couples, leurs familles et leurs enfants. En islam, a-t-il ajouté, le témoignage de quatre personnes est nécessaire pour prouver une relation sexuelle hors mariage (Zina, NDLR), alors qu’aujourd’hui, la pratique veut qu’un simple PV (de police, NDLR) complique les choses pour un couple» devant la justice. «Dans tous les cas, a-t-il insisté, je suis ouvert au débat avec tous».

Citant par ailleurs le cas de Sanae, la petite fille de 12 ans victime d’un viol collectif et mère d’un garçonnet né de ce viol, Abdellatif Ouahbi a exprimé être prêt à durcir les peines contre les violeurs, sans les faire bénéficier de la clause «des circonstances atténuantes» pour alléger les sentences.

«Je veux radier du Code pénal cette mention, afin de renforcer les droits des enfants, des mineurs et de la famille», a déclaré en substance le ministre, en développant dans son exposé divers aspects sur la promotion des libertés publiques.

Abdellatif Ouahbi n’a pas manqué d’évoquer à cette occasion un point important: celui du discours du roi Mohammed VI, prononcé lors du 23ème anniversaire de la Fête du Trône, et dans lequel le Souverain avait déclaré textuellement qu’«en qualité d’Amir Al-Mouminine, et comme je l’ai affirmé en 2003 dans le discours de présentation du Code devant le Parlement, je ne peux autoriser ce que Dieu a prohibé ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé, en particulier sur les points encadrés par des textes coraniques formels».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 12/04/2023 à 13h34

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

(Partie B) Sociologiquement parlant et à un niveau de débat plus figurée ,trés loin du rire géné ou de la frustration (celle éprouvée par un groupe d'adolescents à leurs premier cours d'éducation sexuelle ou devant la télévision devant une scéne identifié comme exogéne à la culture (un bisou par example)) . Personellement je ne connais pas la réponse qui pourrait varier d'un grand n'importe quoi,un saut vers l'inconnu (vers plus de modernité) ou avec des effet psychologiques qui se confondent à un facteur (supplémentaire) de stabilité psychique chez les jeunes marocains .

P1 "Une nouveau cadre législatif sur les relations sexuelle hors-mariage ?" est vraiment une question à se tordre l'esprit ,il est démontré depuis Abraham Maslow et Freud que dans chaque société humaine à tout stade de son évolution celle-ci demeure un besoin fixe des hommes et des femmes son contrôle dans l'espace sociétal est une tache trés délicate surtout pour une société avec ses 3 niveaux : musulmans , arabes , (et variablement occidentalisée) ,la question est vraiment autre quelles serait les implications sociologiques d'une telle mesure ?

pourquoi pas aussi légaliser l' enseignement transexuel à l "école tant qu 'on y est pour devenir un pays soi disant " moderne" ....? et dire aux ecoliers que ce sont des filles ? non? ya rabi salama ...Allah yhfadna

Pour ce qui est de durcir considérablement les peines encourus contre les viols de mineurs, la société marocaine toute entière approuve totalement et sans réserve. Pour l'avortement, il peut avoir des modifications en cas de viol prouvés et d'inceste notamment. Mais recourir à l'argument cité pour autoriser de facto les relations sexuels hors mariage est plus que dangereux pour la cohésion de la société marocaine et pour la lutte contre les IST et le fléau des mères célibataires. Cet argument insiste en fait sur le fait qu'une accusation de relations sexuels hors mariage doit être très sérieuse et fondée et non pas être repris pour justifier la dépénalisation des relations sexuels hors mariage. Si une femme passe la nuit chez un homme qui n'est pas son mari, il faut arrêter d'être naîf.

0/800